Un texte signé André Quintaine

USA, Allemagne - 2003 - Andreas Schnaas
Interprètes : Joseph Zaso, Felissa Rose

indie-eye

Nikos the Empaler

Après DEMONIUM, Andreas Schnaas, le réalisateur des VIOLENT SHIT et autres ZOMBIE 90, retourne à quelque chose de plus simple. Avec NIKOS THE EMPALER, Andreas Schnaas s’offre un petit plaisir en revenant à son premier amour, le désormais mythique Karl the Butcher, le serial killer de la série des VIOLENT SHIT. Andreas Schnaas explique ce singulier retour au format vidéo par le besoin de plus de liberté ” artistique “.
Même si NIKOS est effectivement un produit tourné en vidéo, il n’en reste pas moins un film abouti et que l’on pourrait résumer ainsi : un film fait par des fans, pour des fans.

NIKOS démontre, s’il était nécessaire, que Schnaas ne fait pas du gore lourdingue pour tenir sa réputation, il aime ça et ça se voit à l’écran. Il est sans doute juste un peu dommage que ce gore ne soit pas appuyé par un peu plus d’ambition.
Certes, les acteurs sont plutôt bons, le film a été entièrement tourné à New York (et en anglais), quelques guest-stars font leur apparition (Debbie Rochon, Lloyd Kaufman), mais c’est à peu près tout ce que NIKOS peut apporter de neuf dans la carrière de Schnaas.
Il s’agit donc d’un banal slasher typiquement US et Schnaas s’est même senti obligé de nous servir ce que je déteste le plus dans ce genre de films : les ados sous-cultivés, cancres, dragueurs, faisant de l’humour pas drôle pour amuser la galerie. Pourquoi faire un produit aussi bâtard lorsqu’on a une telle liberté reste un véritable mystère.

Une exposition sur la Roumanie a lieu à New York. Parmi les objets exposés se trouve le masque d’un certain Nikos, Nikos the Empaler pour les intimes. Celui-ci s’est illustré il y a un millier d’années par sa sauvagerie, son sadisme. Prenez un voleur d’art, posez-le là, parmi les visiteurs, faites en sorte qu’il soit remarqué par le gardien afin qu’il soit obligé de lui tirer une balle dans le ventre. Cela suffit à faire couler du sang sur le masque du fameux Nikos qui n’attendait que ça pour renaître de ses cendres et faire un nouveau carnage.
Heureusement, une fois la dizaine de visiteurs expédiée ad patres, Nikos a la bonne idée de changer de décor et sort dans New York. Le carnage se poursuit alors dans un cinéma, une vidéothèque et se termine dans une ruelle sombre. C’est la deuxième partie du film.
Ce changement de décor permet de donner un petit coup de fouet au film car l’épisode où Nikos chasse ses victimes dans les couloirs du musée est ennuyant. A partir de ce moment, NIKOS devient un peu plus regardable.

Néanmoins, NIKOS reste un banal slasher. Les morts se suivent et se ressemblent. La plupart des effets gores au look très amateur se résume à des décaptitations. Certes, nous avons droit à toutes les variantes possibles de la décapitation à l’épée lourde : tête sectionnée à l’horizontale, au niveau du cou, puis de la mâchoire, ensuite à la verticale, de travers, etc. Mais ça reste un peu la même chose à chaque fois. Avec un peu plus de fantaisie, la pillule d’un scénario quelconque qui ose se traîner sur 100 minutes serait mieux passée.
Il est vraiment triste de voir un film aussi prometteur se révéler finalement aussi peu intéressant. Mieux vaut encore retourner à VIOLENT 2 ou 3, sans doute plus mal faits mais tellement plus jouissifs.


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- Article rédigé par : André Quintaine

- Ses films préférés : Frayeurs, Les Griffes de la Nuit, Made in Britain, Massacre à la Tronçonneuse, Freaks

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