Planète hurlante 2
Lancer une suite à sympathique série B de Christian Dugay, PLANETE HURLANTE, quatorze ans après, a de quoi soulever de nombreuses questions appelant toutes la même réponse : le gain financier. Sans avoir été un succès international, le film avec Peter Weller s’est bien vendu, suffisamment en tout cas pour que les producteurs aient envie de remettre le couvert au prétexte de le faire découvrir à une nouvelle génération. Adapté d’une courte histoire de Philippe K. Dick, SECOND VARIETY, le premier PLANETE HURLANTE s’en éloignait déjà suffisamment pour que cette suite ne s’en inspire que de très très loin.
Six ans après les évènements du premier film, un SOS est envoyé sur Terre depuis la planète Sirius 6B, théâtre des terribles évènements qui ont conduit à la mort du colonel Joseph Hendricksson (Peter Weller, donc) et de son escouade. Une équipe de sauveteurs est alors envoyée, mais celle-ci apprends lors de son arrivée qu’elle n’a que quarante-huit heures pour mener à bien sa mission. En effet, une terrible tempête s’annonce, menaçant de balayer purement et simplement la planète. Comme si une mauvaise nouvelle ne suffisait pas, le groupe va très vite se retrouver aux prises avec les screamers qui ont, semble-t-il, mutés : les petits robots meurtriers peuvent maintenant revêtir une apparence humaine, ce qui les rend encore plus dangereux…
Co-scénariste du premier film avec le regretté Dan O’Bannon, Miguel Tejada-Flores est un solide artisan de l’horreur (il a beaucoup œuvré aux côtés de Brian Yuzna époque Fantastic Factory…mais également sur LE ROI LION de Disney, comme quoi, quand on maitrise l’écriture) qui possède également un réel don dramaturgique dû à sa longue expérience télévisuelle. En résulte donc un scénario carré, aux enjeux posés d’emblée, aux twists cohérents et même parfois surprenants, le tout porté par des personnages archétypaux que l’on retrouve avec plaisir. Epaulée par de solides effets spéciaux digitaux et de maquillage, la mise en scène quelque peu fonctionnelle de Sheldon Wilson (téléaste ayant notamment signé KAW dans lequel des corbeaux attaquent une bourgade rurale des Etats-Unis) est transcendée par des débordements gore plutôt rares dans un direct-to-dvd haut de gamme comme celui-ci…et c’est tant mieux. Les attaques des screamers, toujours surprenantes et sacrément sanglantes, prennent ici un nouveau tournant avec l’arrivée de nouvelles créatures à visage humain ce qui induit un suspens supplémentaire. Mais si ce film se classe dans le haut de gamme du vidéo-club, il n’est pas non plus exempt de défauts. Malgré son casting solide, allant de la mignonne Gina Holden (ALIEN VS PREDATOR REQUIEM, les séries HARPER’S ISLAND et FLASH GORDON) à l’inoxydable Lance Henriksen qu’il n’est plus besoin de présenter, une certaine lassitude semble s’emparer du réalisateur et de son scénariste, engluant de fait le film dans un rythme routinier qui, s’il tient bien la route du début à la fin, ne prémunit pas du bâillement intempestif. Telles sont les limites de PLANETE HURLANTE 2 qui, pour les plus vieux spectateurs, s’apparente plus à un remake du premier avec des effets spéciaux plus modernes qu’à une vraie suite qui permettrait de prolonger l’aventure.
