Un texte signé André Quintaine

USA - 2005 - David Steiman
Interprètes : Bill Goldberg, Douglas Smith, Emilie de Ravin, Robert Culp

review

Santa’s Slay

SANTA’S SLAY est le premier film de David Steiman dont la filmographie n’est pas particulièrement envieuse (il a travaillé comme producteur sur INSPECTEUR GADGET…). Il nous livre néanmoins une sympathique parodie de slasher qui dispose, en outre, d’un sujet original.
L’idée d’un père noël psychopathe n’est pas neuve. Quand on aborde le sujet, le premier film auquel on pense est d’ordinaire DOUCE NUIT, SANGLANTE NUIT qui date déjà de 1984. Plutôt que de nous resservir un psychopathe allergique à la fête de noël, SANTA’S SLAY propose un point de départ plus intéressant. Il s’attaque directement au mythe en expliquant l’existence de ce bon vieux Père Noël.
Santa Claus est en réalité le fils de Satan. Il y a mille ans, il a perdu un pari avec un ange et son gage a été de devoir distribuer des cadeaux aux enfants une fois par an pendant un millénaire. Aujourd’hui, les mille années sont écoulées et « Satan » Claus compte bien se remettre à son sport préféré qui consiste à massacrer quiconque passe sur son chemin. Ce sera d’autant plus aisé qu’il a précieusement gardé les noms et adresses des enfants qui lui ont envoyé leurs listes de cadeaux ! Heureusement l’ange qui l’a battu jadis s’est réincarné et compte bien l’empêcher de nuire grâce à son petit-fils et la petite amie de ce dernier.
SANTA’S SLAY met tout de suite au parfum le spectateur quant à ses ambitions lors d’une scène de repas de noël mémorable. Alors que tout le monde est réuni pour « fêter » hypocritement cette fête familiale, Le Père Noël débarque par la cheminée et expédie ad patres l’ensemble des personnes attablées, dont James Caan qui fait ici une apparition… Aussi furtive que comique. Immédiatement, on comprend que le sérieux ne sera pas l’ingrédient principal de SANTA’S SLAY. Le film tourne en dérision et avec une pointe d’humour noir tout ce qui touche de près ou de loin à l’imagerie de Noël. Lorsque Santa s’approche d’une fille, celle-ci tente de le dissuader de la tuer en lui rappelant qu’elle a été sage cette année. Le traîneau du Père Noël n’est plus tiré par des rennes mais par un bison, également propulsé par des réacteurs. Lorsque Santa Claus s’approche d’un peu trop près de la cime d’un sapin de noël, l’arbre s’embrase immédiatement…
Par conséquent, on ne s’ennuie à aucun moment lors de la vision du film et l’on peut aisément qualifier SANTA’S SLAY de « petit plaisir coupable »… Coupable, car il faut bien avouer que son humour ne hisse pas le métrage au firmament des chefs-d’œuvre du cinéma comique.
Les personnages, ensuite, n’attirent aucune sympathie car ils sont très peu approfondis. Cette équipe réunie pour affronter le Père Noël aurait pu rappeler celle composée pour anéantir Dracula dans l’excellent VAMPIRE VOUS AVEZ DIT VAMPIRE… Mais il n’en est rien. Les deux tourtereaux sont de simples et banals adolescents américains sans envergure et le grand-père n’est pas du tout intéressant. Même Papa Noël, interprété par le catcheur Bill Goldberg ne parvient pas à vraiment interpeller le spectateur. Il est grand et costaud, il a un look d’enfer, certes, mais il manque de charisme.
Si le film est très bien rythmé, il ne possède également aucun moment fort ou marquant qui pourrait laisser de SANTA’S SLAY une empreinte indélébile dans nos mémoires. Pour ces raisons, cette parodie a tout du film vite vu et vite oublié. Il reste malgré tout sympathique parce que terriblement crétin… Un petit plaisir coupable en somme…


Votre soif de lecture n'est pas rassasiée ?
Téléchargez les anciens numéros de Sueurs Froides


Inscrivez-vous à la liste de diffusion et accédez au
téléchargement des anciens numéros de Sueurs Froides :
- Une tranche d'histoire du fanzinat français
- 36 numéros de 1994 à 2010
- Près de 1800 films critiqués
Un index est disponible pour chercher un film ou un dossier
CLIQUEZ ICI.

- Article rédigé par : André Quintaine

- Ses films préférés : Frayeurs, Les Griffes de la Nuit, Made in Britain, Massacre à la Tronçonneuse, Freaks

Share via
Copy link