Un texte signé André Cote

Hong Kong - 2005 - Daniel Lee
Interprètes : Sammo Hung, Michael Biehn, Maggie Q, Hoe Jun-Ho, Lawrence Chou....

asian-scans

The Dragon Squad

Des mercenaires kidnappent un dangereux criminel pendant son transfert. Après la réussite de l’opération, ils doivent affronter la section spéciale qui était chargée de l’escorter : la Dragon Squad.
Le réalisateur Daniel Lee est sorti de l’anonymat en France grâce à la sortie tardive de son premier film FRERES D’ARMES. Avec ce DRAGON SQUAD, Lee s’offre un acteur maintenant habitué aux séries B (Michael Biehn, TERMINATOR, L’ART DE LA GUERRE), une star en devenir (Maggie Q qui combat Bruce Willis dans DIE HARD 4 – RETOUR EN ENFER) et une autre confirmée (Sammo Hung, LE MARIN DES MERS DE CHINE, LA LEGENDE DE ZU).
La construction du film s’avère déconcertante. En effet, avec le nom d’une brigade spéciale en titre, on aurait pu s’attendre à la réponse honk-kongaise au S.W.A.T. : UNITE D’ELITE de Clark Johnson. Le film aurait été porté sur les épaules des membres de cette équipe que l’on imaginait être des spécialistes. Les intrigues auraient tournées autour des problèmes individuels qui les auraient amenés à rejoindre cette section. Or ici, rien de tout çà, ou si peu. Les réelles vedettes du film sont les mercenaires pourchassés par cette Dragon Squad. Les têtes d’affiches ne proviennent donc pas de cette section mais de leurs cibles.
Des vedettes puisque ces hors-la-loi sont, d’une part, interprétés par des acteurs charismatiques (Biehn est parfait), et d’autre part, les personnages sur lesquelles se penche plus volontiers le scénario. L’intérêt porté sur la Squad devient alors dérisoire avec deux intrigues qui surnagent : celle d’un amour naissant entre deux membres et une autre, plus intéressante, du chef Kong Long, joué par Sammo Hung, en proie à ses démons intérieurs.
A Michel Biehn de tirer sur lui toute notre attention, aidé, il est vrai, par un scénario qui lui offre une présence à l’écran plus longue par rapport à n’importe quel autre acteur du film. En clair, le vrai héro ici, c’est lui, et non pas les membres de cette fade Dragon Squad. Le film suit les agissements de Michael avec Maggie Q et un troisième qui est le nemesis de Kong Long.
De plus, le film se voudrait dynamique, mais le montage confond vitesse et précipitation. C’est bien simple, la caméra bouge dans tout les sens à tel point que l’on se croirait dans un film de Michael Bay en moins bon, c’est dire. On lui préférera de loin le VAN HELSING de Stephen Sommers, au moins là, on saisit tout ce qui se passe malgré le rythme effréné à l’écran.
A ce titre, le guet-apen tendu par la Dragon Squad pour appréhender Michael Biehn est mémorable. La scène montre clairement l’incapacité du réalisateur à gérer convenablement l’espace à l’image. En toute franchise, nous n’arrivons jamais à distinguer la position des personnages, les uns par rapport aux autres. La seule exception à ce constat se révèle être le duel des snipers au sommet des immeubles qui se déroule en parallèle avec le traquenard plus bas. Tout le reste dans cette fusillade est illisible : un montage de clip, une caméra à l’épaule tremblotante… à l’image du film entier en fait.
Dès lors, la choralité du film échoue puisque nous ne ressentons à aucun moment le souffle épique de leur rassemblement. La faute en revient au trop petit nombre de personnages exploités, voire pire, présentés.
Pourtant, on sent une volonté de narrer deux tragédies qui se rejoignent : le même événement génère la formation de l’équipe de Hung (qui l’assimile comme un échec personnel) et l’association des mercernaires. Cependant, le scénario s’embrouille et ajoute à son intrigue principale (la lutte entre les deux meneurs) celle du personnage interprêté par Michael Biehn. Celui-ci doit choisir entre la femme qu’il aime et sa vie de solitaire.
La conclusion voudrait apporter au film une réflexion autour des images et leur signification. Histoire, sans doute, de légitimiser la mise en scène utilisée qui dessert le métrage. Il aurait fallu pour cela approfondir cette sous-intrigue et non la laisser en plan pour ne la ressortir qu’à la scène finale. Dommage que l’histoire ne se soit pas focalisé sur ce personnage de cinéaste amateur, l’énergie déployée serait devenue moins vaine. En l’état, elle rend le métrage agaçant.


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- Article rédigé par : André Cote

- Ses films préférés : Dark City, Le Sixième Sens, Le Crime Farpait, Spider-Man 3, Ed Wood

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