Three… Extremes
Après DUMPLINGS THREE EXTREMES, voici donc THREE EXTREMES, l’anthologie, suite de THREE et qui contient le fameux segment de Fruit Chan qui est sorti à Hong Kong sous la forme d’un long métrage. THREE contenait 3 histoires, mises en scène par trois réalisateurs asiatiques de trois nationalités différentes (Japon, HK, Thaïlande, si je ne m’abuse… je ne l’ai en effet toujours pas vu…). THREE EXTREMES reprend le même principe mais avec l’entrée en lisse de la Corée du Sud.
Le premier court-métrage, japonais, est réalisé par Takashi Miike, rien que ça ! Box est une histoire originale abordant le thème des jumeaux avec comme toile de fond le milieu des saltimbanques et autres forains. Nous découvrons un père et ses jumelles particulièrement souples qui disparaissent dans de petites boîtes en bois lors de leur numéro. Box ne ressemble pas vraiment au cinéma que Takashi Miike a l’habitude de nous offrir. Le film est très calme. Même trop peut-être. Et il est vrai que Box paraît parfois être un peu barbant car il n’est pas non plus dénué d’une certaine prétention. Le final est également un peu décevant… Même si Box s’avère être l’histoire la plus faible de l’anthologie, il reste néanmoins un petit bijou de mise en scène. Sa photographie est sublime et Takashi Miike réussit même à éveiller un semblant de peur en nous lors d’une ou deux scènes. Le film échoue néanmoins à perdurer dans ce sens.
La deuxième histoire est Dumplings réalisé par Fruit Chan. En dehors du fait que la fin est complètement différente de celle du long métrage (elle est plus fantastique et moins glauque, mais également peut-être moins convenue aussi), la version courte ne diffère en rien d’autre sauf, naturellement, dans le fait qu’il y manque plein de choses ! C’était à prévoir, allez-vous me dire, mais on peut être déçu de ne pas y retrouver certaines scènes particulièrement fortes comme celles de la dégustation des fameux dumplings ou encore celle de l’avortement. Revoir Dumplings dans cette version a sans doute quelque peu changé ma vision du film dans le sens où l’on se rend mieux compte de la qualité de la mise en scène de Fruit Chan qu’il n’est pas possible d’apprécier dans la version courte. En tout cas, je suis bien heureux d’avoir choisi de voir d’abord DUMPLINGS dans sa version longue et je vous encourage fortement à faire de même !!!
Le dernier segment, coréen cette fois-ci, a été réalisé par Chan-wook Park, le réalisateur de SYMPATHY FOR MR VENGEANCE et OLDBOY. On reste donc parmi les maîtres du cinéma asiatiques actuels et force est de constater que Chan-wook Park reste à l’aise dans le format du court-métrage. D’autant plus qu’il ne quitte pas son thème fétiche de la vengeance dans cette histoire où un type médiocre, comédien, décide de faire payer à son réalisateur préféré le fait qu’il le trouve vraiment trop parfait à tous les égards. Beaucoup plus axé sur l’humour noir que ses précédents films, cette histoire hérite de toutes les qualités que son réalisateur a déjà donné à ses précédents films. On y trouve même quelques scènes d’anthologie. Les fans du réalisateur ne seront ni dépaysés, ni déçus !
Même si je n’aime pas du tout le principe de l’anthologie, THREE EXTREMES rest un produit que je conseillerais fortement, ne serait-ce que pour le curieux Box de Takashi Miike ou pour connaître la fin alternative de Dumplings. Comme il reste préférable de voir Dumplings dans sa version longue, sa version courte prend alors quand même plus le statut de bonus que de véritable histoire « à déguster » au même titre que les autres. Le segment de Chan-wook Park reste néanmoins LE morceau de choix qui justifie amplement et à lui seul la vision de THREE EXTREMES.
