Tiger Cage 3
Après un premier film très axé polar noir et un second davantage orienté action, la saga TIGER CAGE se termine avec ce métrage en demi-teinte. La trame de fond ne change guère : des policiers casse cou sont mêlés à des histoires d’argent sale. Ainsi, John et James, inspecteurs à la brigade financière, enquêtent sur les activités crapuleuses de Lee Siu-pong. Ce dernier est prêt à tout pour continuer son business illégal et décide de discriminer John, kidnapper sa petite amie Suki et de tuer James. Mais James échappe à son funeste destin et met en route sa vengeance…
Ce troisième volet de la série de Yuen Woo-ping se montre un peu faiblard en terme de chorégraphies martiales. Le dynamisme des cadrages des deux premiers films est quelque peu absent ici. Il faut dire aussi que Donnie Yen participe pour beaucoup à la réussite des combats des précédents films. Son remplacement par Kwok Leung Chueng se fait sentir à vrai dire et le tout manque de punch.
L’ensemble manque cruellement de rythme pour convaincre. Le scénario est malheureusement beaucoup trop convenu, rendant l’immersion difficile. De surcroît, les effets spéciaux accusent méchamment le poids du temps ; l’effet le plus maladroit étant celui du visage brûlé de James. Ceci étant dit, ce manque réel de budget est en partie oublié par la réalisation honnête de Yuen Woo-ping. A ce propos, la romance tragique entre James et Suki demeure assez bien exploitée. Le métrage laisse en partie les séquences d’action pour se concentrer sur cette histoire d’amour durant toute la seconde moitié de l’intrigue. Le personnage féminin paraît froid et calculateur, chose assez rare dans les productions hong-kongaises de l’époque pour être soulignée. Cheung Man semble donc aussi belle que manipulatrice.
Les amateurs d’affrontements stylés ont en fin de compte de quoi rester sur leur faim. Yuen Woo-ping n’a pas insisté sur les chorégraphies dans ce film et cela se voit. Les combats sont même d’une affligeante banalité. Le réalisateur a préféré mettre l’accent sur l’aspect romantique de son scénario au final, faisant de ce TIGER CAGE un épisode à part dans la trilogie. Pas aussi noir et pessimiste que le premier, pas autant kung-fu que le second, il mélange scènes romantiques et scènes d’action pour un rendu final bancal.
