Un texte signé André Quintaine

USA - 2005 - Jim Gillepsie
Interprètes : Agnes Bruckner, Jonathan Jackson, Laura Ramsey, D.J. Cotrona, Rick Cramer

review

Venom

Le film se déroule dans le bayou (déjà, un bon point) où nous surprenons une vieille femme noire en train de déterrer quelque chose dans un cimetière un soir d’orage. Plus tard, nous la croisons de nouveau alors qu’elle est dans sa fourgonnette. Sur le siège arrière trône une valise et nous devinons qu’il s’agit là du fameux objet déterré. Et hop, c’est l’accident… Un gamin gare n’importe comment sa voiture sur le pont pour aller draguer une blonde, le camion qui s’engage est alors obligé de faire un écart, la mémé arrive au même moment en face de lui… Finalement, les dégâts ne semblent pas si importants que ça. En revanche, il faut faire vite car la voiture de mémé est en équilibre sur le pont et à deux doigts de tomber dans la rivière. Le valeureux conducteur du camion, qui est pourtant l’homme le plus méprisé du village en raison de la grosse cicatrice qui lui traverse la joue, parvient à extirper la vieille black de la voiture… Lorsqu’il y retourne pour chercher la valise, celle-ci s’ouvre et dévoile son contenu… De terribles et féroces serpents peu reconnaissants mordent leur sauveur qui est finalement bien mal récompensé de son courage. La voiture, les serpents et le routier se retrouvent dans l’eau. Lorsque les flics arrivent enfin, ils ne repêchent que le corps inerte du gars mais ne se doutent pas encore qu’ils ont en face d’eux un nouveau croque-mitaine à la Freddy Kruger ou Jason Voorhees…
Beaucoup de slashers ont vu le jour depuis les années 70-80 mais bien peu ont connu leur tueur se hisser au panthéon des croque-mitaines. On trouve sur le podium Freddy Kruger, Michael Myers et Jason Voorhees, mais d’autres ne sont pas mal non plus… On pourra citer Chucky ou encore le fameux Candyman.
Pourquoi ces tueurs-là sont-ils devenus de véritables icônes du Slasher et pas les autres ? Peut-être tout simplement parce qu’ils ont une personnalité et une origine vraiment intéressantes.
Les auteurs de VENOM ont essayé d’imposer leur tueur parmi les autres célèbres assassins de teenagers. Il lui ont donné le vaudou comme origine, ce qui n’est vraiment pas une mauvaise idée. Certes, c’est déjà pris par Chucky mais le culte est suffisamment riche pour faire la place à une bonne demi-douzaine d’autres psychopathes.
Là où les auteurs de VENOM ont néanmoins manqué le coche, c’est dans la personnalité de leur héros qui est beaucoup trop superficielle. Leur camionneur fou n’est finalement qu’une machine à tuer au look de zombie verdâtre. Il tue également complètement au hasard et trucide tous ceux qui passent sur son chemin sans qu’il y ait le moindre sens à son périple… Une particularité qui n’ajoute aucun plus à sa personnalité. Sa façon de tuer n’a également rien de transcendant et, comble du mauvais goût, ses crimes ne sont même pas gores ! On passera sur son absence d’humour mais l’inexpressivité de son personnage conjugué au reste enfante un serial killer tout simplement inintéressant.
Significatifs de la superficialité du métrage, même les adolescents s’avèrent peu développés. A part se faire mettre en charpie, ils ne font pas grand-chose d’autre. Même si ces personnages sont souvent complètement caricaturaux, on ne peut que regretter de ne pas avoir droit à une présentation en bonne et due forme de chacun d’eux. Si vous faites partie de ceux qui préfèrent les connaître physiquement plutôt que psychologiquement, sachez que vous pouvez circuler, il n’y a rien à voir dans ce domaine non plus.
Quant au vaudou, qui pourrait être LA particularité du métrage, vous n’en apprendrez guère plus si vous avez déjà vu LA PORTE DES SECRETS. Les deux films ont d’ailleurs bénéficié des mêmes décors, telle la fameuse maison perdue au beau milieu du bayou.
VENOM n’est pourtant pas dénué de qualités. Le rythme du métrage est, par exemple, très cadencé, laissant ainsi penser que le film devrait parfaitement satisfaire un public acquis aux Slashers post-Scream, genre que le réalisateur Jim Gillepsie connaît plutôt bien puisqu’on lui doit le premier épisode de la série des I KNOW WHAT YOU DID… Si son premier essai dans le domaine était acceptable, ce deuxième est déjà beaucoup plus décevant à cause du potentiel peu ou pas exploité.


Votre soif de lecture n'est pas rassasiée ?
Téléchargez les anciens numéros de Sueurs Froides


Inscrivez-vous à la liste de diffusion et accédez au
téléchargement des anciens numéros de Sueurs Froides :
- Une tranche d'histoire du fanzinat français
- 36 numéros de 1994 à 2010
- Près de 1800 films critiqués
Un index est disponible pour chercher un film ou un dossier
CLIQUEZ ICI.

- Article rédigé par : André Quintaine

- Ses films préférés : Frayeurs, Les Griffes de la Nuit, Made in Britain, Massacre à la Tronçonneuse, Freaks

Share via
Copy link