2000 Maniacs

De tous les films de Herschell Gordon Lewis, le meilleur est sans conteste possible 2000 MANIACS. C’est celui qui a le mieux vieilli et il s’en dégage une folie qui s’avère troublante, même aujourd’hui.
L’histoire est astucieuse et fascinante quoi que simpliste. Il y a 100 ans, jour pour jour, pendant la Guerre de Sécession, des soldats nordistes firent un véritable massacre dans un petit village sudiste et le rayèrent complètement de la carte. Cent ans plus tard, les fantômes des sudistes assassinés décident de commémorer ce triste passage de leur histoire. Grâce à des déviations, ils acheminent les automobilistes nordistes dans leur village qui a repris vie pour l’occasion. C’est ainsi que 6 hommes et femmes deviennent les invités d’honneur du village de Pleasant Valley. En fait, ils ne savent pas encore qu’ils vont surtout servir de victimes pour les jeux sadiques de leurs hôtes.
Il se dégage de 2000 MANIACS une folie sanguinaire qui dérange aujourd’hui encore. Cette folie morbide et malsaine provient assurément des acteurs qui incarnent les habitants de Pleasant Valley. Ils en font des tonnes et surjouent la bonne humeur à un point tel que cela en devient gênant. On a rarement vu des personnages aussi enthousiastes à l’idée de massacrer des gens.
Herschell Gordon Lewis a également bien choisi ses figurants et nous présente de vrais ploucs sudistes tels qu’on se les imagine dans nos pires cauchemars. Il s’agit sans aucun doute des vrais habitants du village dans lequel le film a été tourné et on a souvent l’impression qu’ils aimeraient bien que 2000 MANIACS ne soit pas seulement un film…
Tout le monde s’amuse comme des enfants, visiblement. Ce mélange de naïveté, de sadisme et d’incohérence forme quelque chose de profondément étonnant et dérangeant. Tous prennent plaisir à commettre des crimes horribles qu’ils espèrent les plus originaux possibles. Même si on en a déjà vu d’autres, le massacre est particulièrement bien retranscrit à l’écran. Dans l’ambiance générale survoltée qui se dégage du film, quelques scènes apparaissent même comme de véritables scènes d’anthologie. On pense naturellement au tout premier meurtre avec cette jeune femme dont on soigne l’écorchure au doigt en pratiquant une amputation du bras. Il y a aussi la scène du tonneau, particulièrement sadique… Quel grand moment de cinéma !
S’il y avait un film à voir dans la filmographie de Herschell Gordon Lews, ce serait 2000 MANIACS, et ce, sans l’ombre d’une hésitation !