Un texte signé Yannik Vanesse

Angleterre - 2010 - Darren Ward
Interprètes : Giovanni Lombardo Radice, Nick Rendell, Christopher Fosh

Dossierreview

A Day Of Violence

Michael est un gangster plutôt violent, dont le métier est de récupérer l’argent provenant de dettes. Mais qui vit par la violence périra par la violence ! C’est sur cette citation que pourrait débuter le film, puisqu’il voit le corps de notre héros être amené à la morgue, dans un salle état. Puis nous remontons le temps pour que nous soient dévoilés les terribles évènements menant à cette tragique conclusion.

Darren Ward, réalisateur ayant quelques courts et longs métrages de série B à son actif, est aussi le scénariste de ce film. S’il s’offre, pour A DAY OF VIOLENCE, un invité de marque, en la personne de Giovanni Lombardo Radice, le reste du casting est surtout composé d’inconnus. Giovanni Radice, lui, a fait une impressionnante carrière dans le bis italien, jouant devant la caméra de Ruggero Deodato, Antonio Margheriti, Lucio Fulci, Umberto Lenzi, ou encore Michele Soavi. Cependant, son rôle dans A DAY OF VIOLENCE est un cameo. Son personnage a certes une grande importance, puisque sa mort est le déclencheur de la spirale infernale qui va saisir Michael, mais son temps de présence à l’écran est plutôt court.

Si la jaquette du DVD annonce que ce film est un hommage aux giallo, c’est plutôt vers les polars anglais ultra-violents type GANGSTER NUMBER ONE qu’il faut se tourner pour trouver des influences. Il n’y a pas de tueur aux mains gantées, pas de fascination pour les armes blanches, aucun érotisme sauvage, si ce n’est la scène d’ouverture. Cette scène, d’ailleurs, annonce immédiatement la couleur. Aussi mal filmée qu’un mauvais porno, elle est d’une grande inutilité pour le déroulement de l’intrigue, si ce n’est de nous montrer à quel point Helena Martin n’a pas peur de dévoiler son joli corps à la caméra.
Après cette séquence, le spectateur fait un bond dans le temps, et va suivre la dernière journée du héros – le titre du film étant des plus justifié. Celui-ci vole la mauvaise personne, avant de la tuer et, obligé d’enquêter sur son propre crime, va être rapidement confondus par son dangereux chef, avant d’être un peu torturé et beaucoup poursuivi. A part une séquence émotion juste là pour montrer que Michael n’est pas si mauvais que ça, le métrage est donc une succession de dialogues orduriers, de meurtres, de gunfight et de sévices divers. Dans ce dernier domaine, l’énucléation aux ciseaux est assez dérangeante. Si le gore abonde, que le sang coule à flots, il faut bien admettre que les effets sont très très moyens – mis à part la fameuse énucléation, des plus correcte. Les acteurs, pas très bons, essaient d’être crédibles en criant beaucoup, en jetant des objets et en prenant des poses méchantes, mais ils ne donnent pas très bien le change, guère aidés par une réalisation au mieux plate, au pire, comme précisé au début, digne d’un mauvais porno. Certaines scènes de fusillades font sourire, comme le héros courant en ligne droite, mitraillé par deux malfrats incapables de l’atteindre, ou encore les balles faisant des étincelles en ricochant sur la vitre arrière d’une voiture. Mais le sommet est atteint quand le héros met la main sur un pistolet capable de tirer des rafales. Ce pistolet n’est pas un uzi, mais une arme étrange, sorte de 9mm avec un chargeur devant et un derrière. Le héros se débarrasse du chargeur de devant, et mitraillera à grands coups de rafales tous les mécréants passant à sa portée. Le résultat est hypnotique, d’autant qu’il change très souvent de chargeurs, alors que, n’étant à la base pas armé, il n’a pu récupérer que peu de munitions. A cela s’ajoutent quelques proverbes post-mortem métaphysiques assénés n’importe comment par le héros.
Cependant, au fur et à mesure que le film progresse, on se surprend à s’amuser. Le film étant constant, il créé une atmosphère gentiment n’importe quoi, faite de mauvais dialogues et de sang qui jaillit par litres et l’heure et demi passe à grande vitesse. Certes, le film n’est pas très bon. Mais il est très sympathiquement mauvais, et offre un très agréable plaisir coupable.


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- Article rédigé par : Yannik Vanesse

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