Un texte signé André Quintaine

Hong Kong - 1999 - Andrew Lau
Interprètes : Ekin Cheng, Kristy Yeung, Shu Qi, Nicholas Tse, Yuen Biao, Anthony Wong, Francis Ng, Tsui Kam Kong

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A Man Called Hero

On se devait d’attendre beaucoup de A MAN CALLED HERO. La bande-annonce laissait présager un film bourré d’effets spéciaux et d’action. On nous réconfortait dans cette idée en nous annonçant que ce film provenait des créateurs de STORMRIDERS. On nous promettait également un film épique, dans la grande tradition des films fleuves chinois.

L’histoire se déroule vers la fin du XIXème siècle et elle débute en Chine. Hero Hua, élève d’un maître réputé dans le domaine des arts martiaux, venge son père, assassiné par des coloniaux. Jugé, il est expédié aux Etats-Unis, dans un bagne. Peu de temps après son départ, sa femme apprend qu’elle est enceinte. Elle décide de partir à la recherche de Hero, accompagnée d’un serviteur. Aux Etats-Unis, ils apprennent que Hero s’est évadé. Il a en effet été aidé par un autre disciple, Shadow, également exilé aux Amériques. Depuis, Hero, se cache dans Chinatown. Finalement, le couple se retrouve. Chinatown est une excellente cachette, où les asiatiques expatriés s’aident entre eux. Ils ne dénoncent jamais leurs compatriotes aux autorités américaines. Alors que leur idylle s’annonce sans anicroche, Hero tombe sur les disciples d’un maître japonais, concurrent de son école d’arts martiaux.

Derrière ce scénario mille fois vu se cache en fait un film aussi ennuyeux qu’inefficace. Les scènes de blabla insipides occupent en effet la majeure partie du métrage. Les personnages, trop nombreux pour que l’on s’y intéresse vraiment, évoluent dans un scénario mièvre, connu d’avance, et qui n’émeut plus depuis belle lurette. Certainement conscient du vide de son histoire, le réalisateur multiplie les flash back. Une solution comme une autre pour donner un peu de rythme à A MAN CALLED HERO. Mais ça ne prend pas et le spectateur se perd dans les méandres d’une histoire écrite par un scénariste visiblement en manque d’imagination. Pourtant, à chaque scène d’action, on se prend à espérer… Ca y est, le film va réellement commencer. Mais, à chaque fois, nous sommes confrontés à une nouvelle désillusion.

Je paraîtrais sans doute un peu dur à ceux qui ont vu A MAN CALLED HERO. Mais, admettez qu’en dehors de deux scènes d’action gratinées d’effets numériques, il n’y a vraiment pas grand-chose à se mettre sous la dent. Heureusement, il y a ces deux scènes, dont celle, finale, se déroulant sur la statue de la liberté. C’est avec une joie jouissive que nous assistons à cette scène anthologique où le symbole américain est ainsi maltraité. Même si les effets numériques ne sont pas d’une qualité égale à ceux des dernières productions US, il reste qu’ils ont dans ce film chinois une véritable texture. Ils ne sont ni gratuits, ni faiblards. Ils possèdent une véritable poésie, comme seuls les asiatiques peuvent nous en offrir. Vous l’aurez compris, A MAN CALLED HERO ne vaut que pour ces deux scènes. Maintenant, elles ne rachètent pas une seule seconde cette œuvre qui se tire en longueur sur près de deux heures, et qui comprend une scène à hurler, proche d’une propagande pro-américaine, difficile à avaler, ici, en Europe. On y voit la Police de New York sauver la communauté asiatique de méchants racistes soutenus par le Ku Klux Klan. Dans cette scène, on frôle la niaiserie et tombe en plein dans le ridicule, l’une des dernières scènes du film en plus.


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- Article rédigé par : André Quintaine

- Ses films préférés : Frayeurs, Les Griffes de la Nuit, Made in Britain, Massacre à la Tronçonneuse, Freaks

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