Un texte signé Patryck Ficini

France - 2012 - Favard Jean-Pierre

chroniques-infernalesDossier

Belle est la Bête

BELLE EST LA BETE est le second ouvrage de Jean-Pierre Favard à la Clef d’Argent, après le remarqué (et primé) SEX, DRUGS & ROCK’ N’DOLE, un roman très noir sur fond de musique gothique que nous avions nous aussi apprécié en son temps.
BELLE EST LA BETE est un recueil de nouvelles fantastiques particulièrement réussi et qui se lit d’une traite, ce qui n’est pas toujours le cas pour ce genre littéraire exigeant.
On appréciera la grande variété des dix nouvelles proposées ici. S’il est agréable de lire un recueil dont les textes possèdent une même thématique, cela peut aussi s’avérer terriblement monotone en cas d’échec ou de manque d’intérêt pour celle-ci. Pas de problème avec BELLE EST LA BETE, sans pour autant que l’ensemble paraisse dépareillé. C’est bel et bien le même auteur, un Favard en pleine possession de ses moyens, qui écrit des textes très différents, de la même voix. On pénètre donc dans son univers pour mieux s’y perdre, tant celui-ci offre richesse et variété.
Nous retiendrons plus particulièrement LES CHIENS, une nouvelle de domination assez malsaine, LA COMETE DE HARLEY, délirante série B qui met aux prises bikers et extra-terrestres (à quand une adaptation au cinoche de ce qui qui, développé, aurait pu faire un excellent Gore/Fleuve Noir ?) et la très belle novella RETOUR(S) d’EXPEDITION(S), sorte de suite violente aux MONTAGNES HALLUCINEES lovecraftiennes. Plus de 70 pages à couper le souffle, vraiment emballantes. Assurément le point fort du recueil (qui confirme le talent de Favard pour les textes assez longs), même si des nouvelles comme LA BETE, qu’on pourrait définir un peu facilement comme anti-corrida, ne manquent pas d’intérêt.
On ne résiste pas au plaisir d’offrir à la lecture un extrait redoutable de RETOUR(S) D’EXPEDITION (S) :
« La chose apparut alors qu’il ne lui restait plus que quelques marches à franchir.Ecumante, elle ressemblait à une énorme pieuvre. Un céphalopode géant, muni de longs tentacules au bout desquels des sortes de bouches, hérissées de longues dents, balayaient l’air à la recherche d’une proie. Tétanisé par l’horrible apparition, Edgar Burroughs mit plus de temps qu’il n’aurait dû pour épauler son arme. Un retard que la chose mit à profit pour le décapiter. » (P.156)
Grâce à des écrivains talentueux comme Jean-Pierre favard, dont on peut lire aussi le DESTIN DES MORTS chez Lokomodo, l’esprit de Lovecraft ne mourra jamais.


Votre soif de lecture n'est pas rassasiée ?
Téléchargez les anciens numéros de Sueurs Froides


Inscrivez-vous à la liste de diffusion et accédez au
téléchargement des anciens numéros de Sueurs Froides :
- Une tranche d'histoire du fanzinat français
- 36 numéros de 1994 à 2010
- Près de 1800 films critiqués
Un index est disponible pour chercher un film ou un dossier
CLIQUEZ ICI.

- Article rédigé par : Patryck Ficini

- Ses films préférés : Django, Keoma, Goldfinger, Frayeurs, L’Au-delà

Share via
Copy link