Blessed

Un couple a du mal à procréer et décide de faire appel à un institut spécialisé dans ce domaine. Pour que tout se déroule le plus sereinement possible, on leur fait comprendre que le mieux serait encore de s’installer dans la communauté qui vit près de la clinique. C’est ainsi que Samantha et Craig vont se faire de nouveaux amis. Mais l’agent/amie de Craig (ce dernier est écrivain) va enquêter et découvrir que l’institut n’a pas tout dit au jeune couple. Malheureusement, elle n’aura pas le temps de le dire aux jeunes et futurs parents…
BLESSED décrit d’une manière plutôt crédible ces jeunes couples de la classe moyenne qui rêvent de devenir parents. Le besoin d’avoir des enfants est devenu aussi vital que celui de posséder une télévision. Ce nouveau bien de consommation n’est néanmoins pas accessible à tous, et il faut donc avoir beaucoup d’argent pour pouvoir hériter de ce luxe lorsque la Nature en a décidé autrement.
Samantha et Craig apparaissent ainsi comme un couple naïf qui ne ferait pas tache sur la planète des Teletubies, en particulier lors de l’annonce de l’heureuse nouvelle. Evidemment, pour pouvoir avoir des enfants, il faut travailler beaucoup et Samantha aura bien du mal à accepter les absences de son époux qui doit subvenir aux besoins de la future famille.
Pendant que Craig s’intègre de plus en plus facilement dans la communauté, Samantha commence à se poser des questions. Qui est cet étrange individu qui la suit ? Un homme l’accoste dans un café et lui révèle la terrible réalité qui se cache derrière son insémination.
BLESSED n’est pas sans rappeler ROSEMARY’S BABY. La communauté qui entoure la clinique est secrète et semble trop gentille pour être honnête. Tout le monde est au petit soin avec les futurs parents, à tel point que les soupçons s’éveillent. Néanmoins, la révélation du secret de la clinique sera étonnante et inscrira finalement ce succédané de ROSEMARY’S BABY aux antipodes du film de Polanski. Ici, il n’est pas question de sorcellerie. Nous sommes au 21ème siècle et les craintes sont d’un autre ordre.
S’il n’est pas question ici de révéler quoi que ce soit, il convient néanmoins de préciser que le parti pris de BLESSED est courageux et intéressant car il inverse les rôles et les points de vue manichéens qui sont d’usage dans le Fantastique lorsqu’il s’agit d’aborder ce sujet. Le film détourne le fantastique et livre un message qui transcende la morale généralement acceptée dans le genre. On peut même dire que le film est carrément précurseur dans le message qu’il livre.
Néanmoins, tout est remis à plat lors d’un final qui contredit le message délivré par le métrage. Cette dernière séquence qui nous replonge dans la droite lignée de ROSEMARY’S BABY semble tellement incongrue que l’on peut se demander si elle n’a pas été rajoutée contre l’avis du réalisateur…
Même si ce final relativise l’aspect singulier de BLESSED, l’histoire s’avère sympathique à suivre. Dommage néanmoins que le seul aspect original ait été sacrifié pour un final qui réintègre le film dans une morale convenue.