Un texte signé Patrick Lang

Etats-Unis - 2006 - Patrick Dinhut
Interprètes : Dean Cain, Guy Torry, Susan Ward, Colleen Camp, Dean Haglund...

review

Dead And Deader

Voici une production SciFi channel datant de 2006. Plusieurs titres sont connus dans nos contrées comme ALIEN APOCALYPSE ou encore LA MUTANTE 3. Ils ont bénéficié d’une sortie DVD Zone 2. Ce sont des films plutôt « fast-food » et DEAD AND DEADER se place exactement dans cette catégorie. Le scénario est très simple.
Au Cambodge, un commando doit rejoindre un laboratoire avec lequel l’armée a perdu contact. Une fois sur place, les choses tournent mal et une explosion décime toute l’unité, mais pas avant que les membres de celle-ci aient contracté un virus colporté par des scorpions. Aussi, c’est une petite unité puisque nous sommes dans une Série B des plus modestes. Les corps sont rapatriés aux States mais, au moment de l’autopsie, les corps froids se mettent à bouger, et les morts se relèvent de leurs tables. Bien sûr, ils ont un appétit monstrueux et se mettent en quête de viande fraîche, à l’exception du lieutenant, qui réussit à extirper le scorpion de son corps, en pratiquant lui-même une chirurgie au scalpel ! Il est désormais mort, mais lucide et voit ses forces décupler, façon The Sentinel ou encore Superman. Le fait que nous retrouvons Dean Cain dans ce rôle y est sûrement pour quelque chose… Il possède aussi une capacité régénératrice accrue, mais doit manger de la viande rouge régulièrement, animale pour son cas uniquement (si tous les zombies se contentaient de viande animale, cela nous épargnerait bien des soucis).
DEAD AND DEADER ne se prend pas au sérieux. Nous non plus d’ailleurs, pour peu qu’on se laisse emporter par le ton léger et les aventures rocambolesques du métrage. Le rythme est des plus soutenus et on ne s’ennuie pas une seule seconde. Les péripéties s’enchaînent avec jubilation. Un montage nerveux (mais pas forcément toujours réussi), beaucoup d’action, de l’humour et relativement peu de dialogues rendent l’ensemble très jouissif. L’humour est omniprésent, l’action aussi. Ceci permet d’affirmer que c’est plutôt un film d’action avec des éléments horrifiques dedans. On pense inévitablement à des films comme FLIC OU ZOMBIE et plus récemment PLANE OF THE DEAD. On doit aussi garder à l’esprit que c’est un film destiné à la télévision, ce qui explique sûrement le fait que le sang des zombies soit d’une couleur plutôt verdâtre. Les scènes gores sont nombreuses mais leur effet est dédramatisé par cette couleur plus passe-partout … Et les tonnes d’humour aussi bien sûr. Cela n’empêche nullement le réalisateur de laisser Howard Berger et Greg Nicotero montrer ce qu’ils savent faire. On ne les présente de toute façon plus, puisqu’ils ont déjà fait leurs preuves avec des budgets plus que modestes. On peut donc se délecter de plusieurs démembrements et morsures inhérentes au genre du film de zombie.
Qui dit Série B, dit humour involontaire et invraisemblances. Eh bien, là aussi DEAD AND DEADER tombe dans le cliché la tête la première. En effet, il y a cette femme gradée qui prend sa douche. Cela n’apporte rien d’autre que quelques plans de nu, mais, messieurs, vous serez déçus car on ne voit absolument rien du tout, d’où la gratuité totale de ces plans. Il y a aussi ce médecin légiste qui assiste à une attaque zombiesque, tasse de café à la main, tasse qu’il ne lâche pas, sauf quand il se fait mordre à son tour. C’est assez saugrenu et on ne peut s’empêcher de sourire à la vision de telles scènes. Mais même devant tant d’aberrations, on se laisse emporter par le rythme mené tambour battant. L’action non-stop et la bonne humeur générale est communicative. Il est de ce fait facile de pardonner les nombreuses imperfections au profit de ces autres qualités. Les acteurs font ce qu’ils peuvent, ce qui veut dire pas grand-chose puisque chacun fait son petit numéro. Le résultat est un nombre incalculable de ”one liners”, ou encore ”punch-lines”, sortes de phrases assassines (et hautement humoristiques) assenées à tour de bras. Selon notre humeur (et sens de l’humour), cela peut soit être lourd, soit nous faire mourir de rire. Les dialogues sont à ce stade très référentiels, puisque de nombreux échanges entre les protagonistes font allusions à d’autres productions. On peut citer JAMES BOND, STAR WARS ou encore DAWN OF THE DEAD ( ZOMBIE). C’est un aspect plutôt agréable, certains dialogues ouvrant un débat intéressant (ZOMBIE original VS remake).
DEAD AND DEADER possède donc toutes les tares d’une Série B mais aussi toutes les qualités. C’est-à-dire beaucoup d’action, du rythme, de la légèreté et de gros flingues pour exploser ces non-morts bien belliqueux. On s’amuse du début à la fin, malgré quelques (en fait nombreuses) invraisemblances, même s’il n’y a pas de quoi casser trois pattes à un canard.


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- Article rédigé par : Patrick Lang

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