Un texte signé Patrick Lang

USA - 2006 - Gary Ugarek
Interprètes : Dave Cooperman, Gary Ugarek, Michelle Wright, Brian Wright

indie-eye

Deadlands: The Rising

11 septembre 2001, une source intarissable de psychoses en tout genres, et aussi d’inspiration pour le réalisateur/scénariste (entre autre car c’est un touche-à-tout) Gary Ugarek. Son film traite d’une attaque terroriste qui aura de lourdes conséquences. Mais reprenons…
Une femme et son fils sont isolés du monde. Elle écrit ses pensées dans son journal. Ainsi, on apprend sous forme de grand flash back qu’un attentat à base d’arme bactériologique à eu lieu dans la ville où ils vivaient. A ce moment, son mari, Dave et un ami, étaient parti s’entraîner au tir dans la forêt. A partir de ce moment, les morts se lèvent de leurs tombes pour attaquer les vivants et les dévorer. Dave va tout faire pour rejoindre sa famille au plus vite afin de la mettre en sécurité hors de la ville qui est désormais envahie par des hordes de zombies, mais va-t-il y parvenir?
Avant toutes choses il faut savoir que DEADLANDS est un film à petit budget ; c’est clairement un film indépendant. Mais attention ! il ne s’agit en aucun cas d’un film de série Z ni d’une bombe trash délirante. Gary Ugarek (dont c’est le 1er film) choisit la voie du film dur et très sérieux. A quelques exceptions près comme NOCTEM de Jens Wolf, ce choix est rarement fait dans le genre et plus particulièrement dans le circuit amateur. Même si DEADLANDS ne s’embête pas à compliquer son scénario, la très courte durée du film (1h) et l’action qui démarre tôt empêchent l’ennui de s’installer. Il est vrai que le film est pétri de clichés, mais la sincérité dont l’auteur fait preuve donne envie de lui laisser une chance.
Le réalisateur et toute l’équipe se plient en quatre pour nous livrer quelque chose de décent, et ils y parviennent haut la main. La technique est à ce point stupéfiante par moment que l’on vient à oublier le côté amateur. L’utilisation d’une grue pour la caméra (ou quelque chose aux mêmes propriétés -qui sais ce que de petits malins peuvent accomplir pour que l’illusion soit parfaite-) et l’usage de travelling (mouvements de caméra latéraux) donnent de l’ampleur à la réalisation. Le montage et la musique tirent également et facilement l’ensemble vers le haut. Une scène de panique et de chaos dans un embouteillage en est un exemple tout simplement époustouflant. Grâce à un montage nerveux, cette scène le morceau de bravoure du film, Voir autant de maîtrise dans un film à si faible budget (10 000 dollars seulement) fait plaisir à voir. Les 14 mois de travail n’ont pas été vain. Le public ne s’y est d’ailleurs pas trompé car DEADLANDS a récolté un prix et de bonnes retombées dans différents festivals.
En ce qui concerne les acteurs, ils font ce qu’ils peuvent et Michelle Wright s’en sort avec les honneurs en parfaite mère de famille qui sait prendre les choses en mains quand il le faut.
Même si nous n’avons pas affaire à une bande trash, le gore n’est pas oublié, c’est d’ailleurs une qualité pour un film de zombie et c’est le passage obligatoire pour réussir son film ! Donc, éventrements et gorges arrachées sont tout de même au menu ! Les effets de maquillage tout à fait honorables des non-morts sont plutôt sobres et font penser notamment à des films comme LA NUIT DES MORTS VIVANTS ou encore DAWN OF THE DEAD.
On peut être freiné dans son élan par le scénario ultra-classique, ce qui est malheureusement handicapant pour cette avalanche de bonnes volontés. La maîtrise technique et le sérieux du sujet abordé mettent en évidence une honnêteté vis à vis du spectateur et un grand respect du genre. Il se pourrait que DEADLANDS soit le premier film d’une série (le titre pendant la production était DEADLANDS épisode 1: the rising). On peut donc espérer voir naître quelque chose de vraiment superbe si un effort est fait pour raconter une histoire plus consistante et par la même occasion vraiment intéressante. Il faut définitivement jeter un coup d’oeil à DEADLANDS si on recherche un film sincère, d’un force technique inouïe (pour une pellicule amateur), sans oublier les effusions de sang bien gratinées !


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- Article rédigé par : Patrick Lang

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