Un texte signé Frédéric Pizzoferrato

Italie - 1972 - Enzo Barboni
Titres alternatifs : E poi lo chiamarono il magnifico
Interprètes : Terence Hill, Gregory Walcott, Yanti Somer, Dominic Barto

retrospective

Et Maintenant on l’Appelle El Magnifico

Mario Girotti, alias Terence Hill, nait à Venise en 1939 et débute sa carrière sous la caméra de Dino Risi alors qu’il n’a que 12 ans. Après une série de westerns en Allemagne au milieu des années ’60, Girotti revient en Italie, adopte le pseudonyme de Terence Hill et incarne le cow-boy Cat Stevens dans DIEU PARDONNE, MOI PAS en 1967, rôle qu’il reprendra à deux reprises avec LES 4 DE L’AVE MARIA et LA COLLINE DES BOTTES. Il trouve sa véritable notoriété avec Trinita, qu’il joue dans ON L’APPELLE TRINITA et sa séquelle, ON CONTINUE A L’APPELER TRINITA, lançant la mode du western fayot, ou western comique, qui déferle rapidement sur l’Italie et entraine moult imitations et retitrage. En 1972, le western italien, victime de ses excès, agonise déjà et Terence Hill tourne deux métrages qui vont l’enterrer dans la bonne humeur mais en usant d’un humour nettement plus fin et référentiel : MON NOM EST PERSONNE et ET MAINTENANT ON L’APPELLE EL MAGNIFICO. Deux films qui, dès leur titre en forme de clin d’œil, annonce la disparition de Trinita…
Terence Hill joue dans ce ET MAINTENANT ON L’APPELLE EL MAGNIFICO un anglais distingué nommé Sir Thomas Moore, modèle du gentleman, débarquant dans l’Ouest suite à la mort de son père. Il y rencontre trois voleurs de grands chemins plutôt minables, ami de son défunt papa, qui ont la lourde tâche de veiller sur lui et de lui enseigner les us et coutumes du Far West. Bien évidemment, Thomas Moore va éprouver quelques difficultés à s’adapter aux mœurs locales, préférant l’entomologie, la poésie, le sport et le vélo aux chevauchées viriles en compagnie de bouseux imbibés de mauvais whisky. Sa romance avec la fille d’un riche propriétaire terrien, convoitée par un petit caïd local, va l’obliger à apprendre l’art du combat de saloon et le maniement du six coups.
Enzo Barboni, a qui on doit les deux premiers TRINITA (et une séquelle tardive en 1995), change de registre en délaissant l’humour pachydermique, gras et vulgaire pour une comédie plus digeste et racée. Situé à la fin du XIXème siècle, alors que l’Ouest sauvage cède le pas à la civilisation, ET MAINTENANT ON L’APPELLE EL MAGNIFICO n’est pas spécialement original mais la confrontation du gentilhomme distingué et des bouseux permet toutefois de nombreux gags plus ou moins réussis. Le trio de bandits chargé d’apprendre à Hill les rudesses américaines se défend et permet, par exemple, de nombreux traits d’humour, dans l’ensemble plaisant et sympathique.
Pas toujours très rythmé, un peu languissant, pour ne pas dire longuet (2 heures quand même !), ET MAINTENANT ON L’APPELLE EL MAGNIFICO possède heureusement un joli cachet et exploite agréablement les paysages d’Europe de l’Est où il fut tourné. Si le déroulement de l’intrigue s’avère très linéaire, pour ne pas dire prévisible, le film reste divertissant et accessible, le mélange de western, d’aventures, de romance et de comédie étant suffisamment bien mené pour contenter un large public.
Terence Hill, dans le rôle principal de cet « Englishman in Far West » se révèle excellent et trouve là un personnage attachant et empli d’une bonne humeur réjouissante. Il passe classiquement d’un poète rêveur et peureux à un pistolero aguerri prêt à se défendre contre le grand méchant local. Sans aucune violence véritable, ET MAINTENANT ON L’APPELLE EL MAGNIFICO déroule donc une intrigue décontractée qui plaira aux amateurs de westerns légers et sans prétention. Pas un grand film mais un honnête divertissement.


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- Article rédigé par : Frédéric Pizzoferrato

- Ses films préférés : Edward aux Mains d’Argent, Rocky Horror Picture Show, Le Seigneur des Anneaux, Evil Dead, The Killer


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