Un texte signé Chrystelle Cavaglia

Hong Kong - 1972 - Yuen Chor
Interprètes : Lily Ho, Mei Sheng Fan, Yuen Bun

asian-scansOffscreen 2011

Intimate Confessions of a Chinese Courtesan

Pour un film d’arts martiaux, INTIMATE COFESSIONS OF A CHINESE COURTESAN est assez inhabituel car une des idées abordées, l’homosexualité féminine, y est peu commune.
Lady Chun, la tenancière d’une maison close appelée « au printemps éternel », achète des femmes au marché noir pour en faire des prostitués accomplies. Lors d’un arrivage de jeunes filles (elles sont transportées dans des caisses à marchandises), la patronne en remarque une particulièrement belle mais dotée d’un sacré tempérament : Ai Nu. Lady Chun, qui n’est attirée que par des femmes, tombe très vite sous le charme de la ravissante Ai Nu à qui elle enseigne tous ses arts : l’amour, la danse et ses techniques de combat.
Le scénario, bien mené, intéresse de par sa diversité thématique et son traitement. La condition de la femme dans la société est vue, ici, de façon crue et froide mais assez réaliste. Le thème de l’homosexualité féminine, surprenant pour l’époque et le genre du film, est traité en idylle tendre et généreuse sans être niaise. Et la vengeance, toujours cruelle et vicieuse, s’avère finement manigancée.
Avec une séquence d’ouverture qui est en fait le milieu du métrage, la mise en scène structure inopinément l’histoire en deux parties. La première nous montre les malheurs et la détresse de notre héroïne Ai Nu. Tandis que la seconde révèle sa terrible vengeance et sa détermination.
Les personnages principaux, Lady Chun et Ai Nu, sont convaincants, touchants et attachants. Elles ont chacune leur caractère propre qui évolue de manière différente. Ainsi, Ai Nu devient de plus en plus sournoise et calculatrice pour arriver à ses fins alors que Lady Chun, au comble du bonheur, apparaît moins méfiante.
Les costumes et la photographie sont jolis ainsi que les actrices (surtout nos deux amantes).
La bande son est agréable, la musique reste discrète.
Quant aux combats, à part celui de la fin qui est gore et grandiose, ils sont trop courts et trop peu nombreux mais d’une efficacité fatale. En effet, Lady Chun tue plusieurs de ses adversaires d’un seul coup et à mains nues. La scène où Ai Nu fait son apprentissage pourra également décevoir car de trop courte durée. Le montage ne montre pas grand-chose.
Au final, INTIMATE CONFESSIONS OF A CHINESE COURTESAN est un film plaisant et inattendu qui sort un peu du lot.


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- Article rédigé par : Chrystelle Cavaglia

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