Un texte signé Eric Escofier

Grande Bretagne - 1961 - Terence Fisher
Titres alternatifs : The Curse of the Werewolf
Interprètes : Oliver Reed, Clifford Evans, Yvonne Romain

retrospective

La Nuit du Loup-Garou

Alors que la Hammer avait érigé un décor destiné à produire un film sur l’Inquisition, voilà que le projet est soudainement abandonné. Les travaux entrepris ne sont pas pour autant perdus et un petit village va se retrouver terrorisé par un loup-garou ! John Elder transpose le roman de Guy Endore “Le loup-garou de Paris” dans une Espagne médiévale où un jeune homme est victime d’une terrible malédiction ! En effet, le héros Léon Carrido a été conçu à la suite d’un viol perpétré par un être bestial auquel il doit sa lycanthropie.
Le film débute dans ce village. Un mendiant affamé se présente aux portes du château du Marquis de Siniestro qui fête son mariage. Le simple d’esprit devient un objet d’amusement entre le Marquis et ses invités et se retrouve enfermé dans un cachot. Nourri par une enfant, la fille du gardien, il finit par être totalement oublié. Les années passent ainsi et il se transforme en un être repoussant. Pendant ce temps, l’enfant grandit et devient une belle jeune fille, malheureusement sourde et muette. Veuf, le Marquis tente de la séduire ! Mais comme elle refuse ses avances, il la fait enfermer dans le même cachot où elle est violée ! Après avoir tué l’horrible Marquis, elle s’enfuit dans la forêt et tente de se noyer ! Elle ne doit la vie sauve qu’à Don Alfredo Carrido qui l’emporte ensuite chez lui. C’est là que, le 25 décembre, elle met au monde un bébé baptisé Leon Carrido et meurt en couches !
Une tragédie certes, car très jeune, l’enfant s’attaque déjà aux animaux ! La vérité éclate : Leon est un monstre ! On installe des barreaux à sa chambre et l’église préconise affection et protection jusqu’à sa majorité. Celle-ci arrive et Leon quitte alors le berceau familial pour aller travailler. Malheureusement, la terrible malédiction resurgit à chaque pleine lune avec, à la clé, d’horribles meurtres.
Ici, un fait nouveau et totalement absent dans les au-tres films de lycanthropes illustre alors le scénario. Lors des fatidiques pleines lunes, Leon ne se transforme pas en loup-garou si celle qui l’aime (la fille de son employeur) est à ses côtés.
Oliver Reed immortalise ici l’un des plus beaux lycanthropes de l’histoire du cinéma. Notez que le maquillage réalisé par Roy Ashton est un hommage à celui que portait Jean Marais dans LA BELLE ET LA BETE de Jean Cocteau.
Le loup-garou n’est pas le seul être repoussant du film. Le mendiant et le Marquis le sont également. Le mendiant abandonné dans son cachot depuis des années est devenu un être dénué de tout sentiment humain. Le marquis, quant à lui, vit reclus dans sa chambre ; son visage est répugnant, marqué par la syphilis.
Le scénario rend une fois de plus hommage à l’Universal lors des séquences où une cohorte de villageois poursuit le monstre dans les ruelles du village. La bande son signée Benjamin Frankel est un mesclun de sons grinçants, de tintements de cloches dominés par les grognements et halètement de la bête.


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- Article rédigé par : Eric Escofier

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