La Traversée Du Temps
Makoto est un vrai garçon manqué. Elle préfère largement aller jouer au baseball avec ses copains Chiaki et Kosuke, plutôt que de minauder avec les minettes niaises de sa classe. Et elle compte bien profiter à fond de ces moments d’insouciance, puisque la fin de leur dernière année de collège approche et que chacun risque de partir étudier dans une université différente. Chaque instant passé ensemble compte donc. Un jour, elle tombe sur un objet bizarre qui lui donne le don de revenir dans le temps. Tout ce qu’elle doit faire, c’est de courir assez vite et de sauter assez loin pour déclencher le processus. L’occasion pour elle de revivre les meilleurs instants de sa vie ou rattraper ses bourdes. Mais Makoto va se rendre compte que les actes ont des conséquences et qu’on ne joue pas impunément avec le temps.
Mamoru Hosoda est connu pour avoir réalisé le film DIGIMON (2001) ainsi que plusieurs épisodes de la série télé dérivée. A priori, rien de bien excitant donc. Et pourtant, à l’instar de son héroïne, il fait un grand bond en avant en mettant en scène cet animé tout entier consacré aux paradoxes temporels. Ce thème fait toujours le délice des scénaristes… et des spectateurs qui n’ont pas peur d’un léger mal de crâne.
Ce film nous arrive précédé d’une réputation flatteuse, auréolé du prix du meilleur film d’animation, décerné il y a peu par la « Japanese Academy » (ainsi que par le festival de Sitges). Et à la mi-festival, THE GIRL WHO LEAPT THROUGH TIME fait partie des tout bons moments du 25e Festival du film fantastique de Bruxelles : l’animation est fluide et le scénario excelle à la fois dans le développement des paradoxes temporels et dans la caractérisation des personnages et leurs interactions.
L’adaptation est due à Satoko Okudera que l’on connaît (un peu) par chez nous car il était déjà derrière les scripts de OLDK et de POWER POINT. Le roman de base nous vient de l’acteur et romancier Yasutaka Tsutsui, qui a également travaillé au PAPRIKA de Satoshi Kon. La vision de THE GIRL WHO LEAPT THROUGH TIME peut d’ailleurs agréablement compléter le chef-d’oeuvre de Satoshi Kon. Graphiquement, on reconnaît la patte du studio Madhouse. Le character design est d’ailleurs dû à Yoshiyuki Sadamoto, qui occupait ce poste pour NEON GENESIS EVANGELION.
