Un texte signé Eric Escofier

Grande Bretagne - 1963 - Don Sharp
Titres alternatifs : The Kiss of the Vampire
Interprètes : Clifford Evans, Edward de Souza, Noel Willman, Jennifer Daniel, Barry Warren

retrospective

Le Baiser du Vampire

Réalisateur britannique né en Australie, Don Sharp fut d’abord scénariste et acteur avant d’aborder la réalisation de courts-métrages pour enfants. En 1962, il a l’opportunité d’entrer cher Hammer Films où il réalise LE BAISER DU VAMPIRE en 1963. Il s’agit d’une oeuvre magnifique qui écrase de très loin les 3 aventures ridicules consacrées au personnage de Sax Rohmer, Fu Manchu, qu’il porte à l’écran avec Christopher Lee dans le rôle titre.
Ici, Don Sharp, acoquiné du scénariste attitré de la Hammer, John Elder, nous présente une histoire simple mais à l’intensité dramatique évidente ! Après une séquence pré-générique où un père délivre l’âme damnée de sa fille en lui enfonçant une pelle en pleine poitrine, le script linéaire continue sur un ton plus doux. Nous faisons la connaissance du couple Marianne et Gerald Harcourt qui passent leur voyage de noces en Bavière ! Par malchance, la voiture tombe en panne. Les deux tourtereaux atterrissent dans une auberge et rencontrent, plus tard, le docteur Ravna. Ce dernier vit reclus dans son château en compagnie de ses deux enfants : Sabenna et Karl. La lune de miel se transforme alors en tragédie ! Ravna est en vérité un vampire et décide de faire de Marianne un membre supplémentaire de sa secte !
On trouve quelques éléments nouveaux dans le film de Don Sharp, comme par exemple le fait que le vampire ne craint pas la lumière, seulement le soleil. Ravna est à la tête d’une secte de vampires qui porte des suaires blancs Cette couleur étant l’apanage de la pureté, elle est ici synonyme de blasphème.
Ravna, magistralement interprété par Noel Willman (le Docteur Franklyn de la FEMME REPTILE), incarne un docteur et un savant indigne de sa profession. Il vit dans une ambiance feutrée, guindée, mais arborant devant ses invités un certain snobisme !
Face à lui il y le Bien, ici le Professeur Zimmer (Clifford Evans vu dans LA NUIT DU LOUP-GAROU) dont le personnage reflète tout à fait celui du Professeur Van Helsing. Miné par la perte de sa fille (devenue vampire sous la coupe de Ravna), il noie son chagrin dans l’alcool. Il mettra néanmoins un terme aux agissements de Ravna et de sa secte au cours d’une étonnante séquence où il invoque les forces maléfiques pour que le Mal soit combattu par le Mal. Des chauve-souris détruiront alors les vampires. Notez que cette séquence devait être à l’origine le final des MAITRESSES DE DRACULA de Terence Fisher.
Une fois de plus James Bernard compose une mélodie au piano qui déploie un véritable charme maléfique lors de la scène où Karl la joue pour Marianne. LE BAISER DU VAMPIRE n’a pas pris une ride. Il reste un éternel classique que l’on peut élever à la hauteur du CAUCHEMAR DE DRACULA de Terence Fisher.


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- Article rédigé par : Eric Escofier

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