Un texte signé André Quintaine

Hong Kong - 1977 - Ho Meng-Hua
Titres alternatifs : The Mighty Peking Man
Interprètes : Evelyne Kraft, Danny Lee, Feng Ku, Lin Wei-Tu

retrospective

Le Colosse de Hong Kong

Des explorateurs de Hong Kong partent à la recherche de King Wong dans les contrées perdues de l’Inde. King Wong est un singe immense, dont la taille ferait pâlir King Kong. Parmi les explorateurs se trouve malgré tout un gentil chasseur de trésor : Johnnie (Danny Lee), qui s’est retrouvé dans cette histoire par dépit amoureux. Après plusieurs jours de recherche infructueuse, Johnnie est lâché par ses camarades. Il continue seul les recherches et finit par mettre la main sur King Wong. Celui-ci n’est pas tout seul. En effet, il se trouve en agréable compagnie grâce à Ah Wei (Evelyne Kraft !) qu’il a recueillie et élevée. Ah Wei est une sorte de Tarzan au féminin, se déplaçant d’arbre en arbre en poussant un cri strident. Pour rassurer ceux d’entre vous qui sont difficiles en matière de « Femme de la Jungle », signalons que Ah Wei sait faire attention à elle comme en témoigne l’absence de corne sous ses pieds.
Johnnie ramène Ah Wei et son colosse à Hong Kong. Pendant que le singe est transformé en phénomène de cirque, Ah Wei, quant à elle, est abandonnée par Johnnie après que ce dernier ait retrouvé sa précédente conquête féminine.
Cette version Z de KING KONG est un véritable bijou de cinéma kitsch ! Parallèlement, l’un de ses immenses atouts est de bénéficier des fonds de la Shaw Brothers, ce qui lui permet de nous offrir de très jolies images lors des scènes reconstituées en studio et tout autant de séquences impressionnantes en extérieurs.
Le début du film montre la capture de King Wong et se déroule dans de magnifiques paysages naturels. Ho Meng-hua met également le paquet pour impressionner la galerie comme lorsque les membres de l’expédition escaladent d’immenses falaises. Quelques années avant L’ENFER DES ZOMBIES, nous avons même droit à un autre combat improbable entre un animal et un être humain : celui entre un tigre et un homme. Mine de rien, tant d’audace ne peut que laisser pantois !
Si King Wong est ridicule avec sa peau de bête recouvrant un pauvre cascadeur qui doit mourir de chaud, il n’en est pas de même de la « Jane » locale !
Poupée Barbie plus parfaite tu meurs, le réalisateur sait la mettre en valeur. Par exemple, la rencontre des deux tourtereaux se solde par des scènes « génialissimement » bluettes dans lesquelles on peut voir nos deux amoureux courir en liberté et dans la joie au milieu de la jungle. A un moment, Ah Wei nage tellement dans le bonheur qu’elle se met à porter un tigre sur ses épaules ! Mais, attention, ne vous détrompez pas, la raison de ces scènes est principalement guidée par la mise en valeur des délicieux petits seins de Ah Wei. Dès qu’elle bouge, ils ne cessent de se balancer à droite et à gauche et parfois, oui, messieurs, ils quittent même quelques secondes les affriolants petits Playtex en peau de bêtes de la dame… Ahhhhhh ! Que c’est torride !! De même, il est difficile de retenir le filet de bave qui s’écoule au coin de nos lèvres lors de cette séquence magistrale durant laquelle Jane décide de nous montrer comme elle sait bien monter aux ar-bres… La caméra est juste placée en-dessous d’elle et c’est vrai que… elle monte bien aux arbres.
Heureusement, quelques longueurs au milieu de métrage nous permettent de nous remettre de ces fortes émotions.
Dans la deuxième partie, King Wong et Jane sont confrontés au monde moderne et ce n’est vraiment pas beau à voir. King Wong, humilié, est exploité pour faire de l’argent. De son côté, Johnnie qui avait l’air sympathique jusqu’alors, jette la belle Ah Wei comme une vieille chaussette pour son ex… Cela s’appelle la société de consommation.
King Wong et Jane se sauvent et cherchent refuge sur le toit d’un immense immeuble, rappelant bien sûr un certain chef-d’œuvre du cinéma fantastique que Peter Jackson a décidé de remaker. Néanmoins, les destructions massives de maquettes et d’avions miniatures évoquent surtout le saurien GODZILLA.
Mis en chantier par la Shaw Brothers pour profiter du succès annoncé de KING KONG réalisé par John Guillermin en 1976, LE COLOSSE DE HONG KONG est l’un des films les plus chers produits par la compagnie. Mais, force est de constater que le résultat est surprenant. Le début du film est exotique et dépaysant à souhait, Evelyne Kraft crève littéralement l’écran et le carnage de King Wong en fin de métrage est jouissif. LE COLOSSE DE HONG KONG est peut-être une série Z, mais quelle série Z !


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- Article rédigé par : André Quintaine

- Ses films préférés : Frayeurs, Les Griffes de la Nuit, Made in Britain, Massacre à la Tronçonneuse, Freaks

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