Un texte signé Michael Abbate

USA - 2006 - Jonathan Liebesman
Titres alternatifs : Texas Chainsaw Massacre: The Beginning
Interprètes : Jordana Brewster, R. Lee Ermey, Taylor Handley, Diora Baird et Andrew Bryniarski

review

Massacre à la tronçonneuse : le commencement

Réalisateur sur NUIT DE TERREUR (2003), Jonathan Liebesman s’attaque à la préquelle de l’un des films mythiques du genre : MASSACRE A LA TRONCONNEUSE. Cinquième opus consacré sous forme de genèse à la famille du bourreau Thomas Hewitt, alias Leatherface. Après le clipesque remake de Marcus Nispel, l’annonce de cette préquelle laissait supposer un retour des plus alléchants à l’origine de la série. Au final, MASSACRE A LA TRONCONNEUSE : LE COMMENCEMENT s’avère comme son prédecesseur juste divertissant.
La série MASSACRE A LA TRONCONNEUSE a toujours eu une énorme difficulté à livrer une suite décente au film original orcherstré par Tobe Hooper. MASSACRE A LA TRONCONNEUSE : LE COMMENCEMENT se place comme préquelle mais reste avant tout un remake du remake. Le film raconte de quelle façon les tendances meurtrières de Leatherface et sa famille ont débuté. Le film se situe en pleine période de guerre entre les États-Unis et le Vietnam : 1969 pour être exact. La boucherie où travaille Thomas ferme. Ainsi naît une force diabolique en l’homme. Une puissance sans égale qui l’entraînera vers des pulsions barbares qui marqueront sa réputation de tueur sanguinaire à l’arme bruyante. La première victime à en faire les frais sera le shérif du coin. Première victime qui revèlera aussi la nature cannibale de la famille. Avide de nouveaux gourmets, l’un des membres de la famille se transforme en faux shérif et parcourt les longues routes texanes à la recherche de nouvelles proies. Quelques jours passent, 4 jeunes adultes sont à leur tour victimes d’un accident près de la vieille demeure. Le faux shérif Hoyt débarque, l’un d’entre eux, une jeune femme, reste caché et assiste à la capture de ses 3 amis. S’ensuit une véritable boucherie.
Jonathan Liebesman démontre qu’il est capable de li-vrer un film d’horreur divertissant. Sa réalisation plastique tente à rendre hommage au film de Marcus Nispel. Elle est toute aussi léchée et sombre. Liebesman dose très bien sa fiction en matière de violence graphique et de gore. À aucun moment son film ne semble avoir peur de montrer les vraies choses. TCM : LE COMMENCEMENT est un film plaisant. Oui mais voilà, à défaut d’être original, le scénariste Sheldon Turner répète une recette déjà maintes fois adaptée. Dans son intrigue, il intègre des jeunes adultes clichés comme précédemment mis en avant par Nispel. Aucune once d’originalité n’est donc à prévoir sur la composition de cette petite troupe si ce n’est que celle-ci finira, plus rapidemment que la précédente, sur la table. Même si la tronçonneuse tarde à faire un peu de découpe dans la première heure, il est divertisssant de les retrouver apeurés dès les premiers sons de la fameuse tronçonneuse.
TCM : LE COMMENCEMENT surpasse son prédécesseur (le remake) en terme d’intensité et de gore. Les meurtres sont brutaux, très violents et surtout mieux orchestrés. Quand l’une des jeunes femmes monte à bord du remorqueur, on assiste à l’un des meilleurs moments de flippe de toute la série. De plus, le cannibalisme de la famille est représenté dès les quinze premières minutes. Sans oublier, les nombreuses séquences légendaires auxquelles ce préquelle/remake tente de rendre hommage de diverses façons plus ou moins bien retranscrites (le souper, la défenestration, Leatherface seul sur la route..)
La musique, intense, vive, a une place prépondérante dans toute la fiction. Le spectacle est ainsi renforcé d’une mécanique remarquable qui permet au film de disposer de réels passages bien angoissants.
Une fois de plus, R. Lee Ermey livre une excellente performance dans le rôle du shérif. Personnage sans âme, cruel, il crée une certaine tension tout au long de ses diverses apparitions. Jordanna Brewster, quant à elle, précédemment aperçue dans THE FACULTY complète la distribution. Bien que son personnage soit identique à celui de Jessica Biel, celle-ci est un poil plus courageuse mais moins vigilante. La belle performance de l’actrice est à souligner quand elle s’enfonce dans l’abattoir.
Toutefois, il faut se l’avouer, cette préquelle n’est pas d’une grande utilité. La colère du légendaire Leatherface est dévoilée de manière convenue. Né avec une maladie dégénératrice du visage, celui-ci tentera toute son enfance de se cacher sous la peau d’animaux avant de s’intéresser à celle des humains. Aucun autre élément intéressant de son passé n’est révélé. Ses motivations, ses traumatismes de jeunesse, le moindre indice psychologique sont tous mis de côté pour laisser place à une histoire dont on a déjà été témoin à plus d’une reprise.
Sans originalité, le produit surfe sur la longue liste des films craspecs et gores à la fois. À l’instar d’un SAW ou de son remake, le film de Liebesman narre une histoire classique bien que remarquablement mise en scène. MASSACRE A LA TRONCONNEUSE : LE COMMENCEMENT est un film divertissant. Et c’est bien la seule chose qu’on en retienne après son visionnage. Meilleur que son prédécesseur mais toujours dépourvu de réelles idées scénaristiques, le film s’inscrit dans la droite lignée de films comme HOSTEL (2005), c’est-à-dire sans fondement, basé sur une violence gratuite et sauvagement explicite.


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- Article rédigé par : Michael Abbate

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