Un texte signé Nassim Ben Allal

USA - 2005 - Scott Maginnis
Interprètes : Erika Fay, Gabriel Gutierrez, Michael Carreo, Martine Hughes

review

Mexican Werewolf in Texas

Régisseur sur de nombreux blockbusters à partir du STARGATE de Roland Emmerich, Scott Maginnis est également réalisateur depuis 2001 et son MYOPIA.
Succès d’estime, succès critique, le métrage ne lui permet pourtant pas d’embrasser une carrière de metteur en scène à plein temps et Maginnis retourne travailler sur les grosses machines hollywoodiennes dont DIE HARD 4 : RETOUR EN ENFER de Len Wiseman.
Il n’empêche qu’en 2005, il trouve le financement de ce MEXICAN WEREWOLF IN TEXAS qu’il a également écrit et dont il est question aujourd’hui.
Rien ne va plus à Furlough, petite bourgade texane située en bordure de frontière avec le Mexique. Dans cette ville où rien ne se passe, où la jeunesse s’ennuie et les générations précédentes cultivent un savant racisme envers les « basanés », ce qui semble être un animal sauvage s’attaque aux troupeaux de brebis.
Dans un premier temps du moins, car la bête fait bientôt sa première victime humaine. Dès lors, l’affaire exacerbe les tensions entre les deux communautés d’autant que la population d’origine sud-américaine est persuadée qu’il s’agit du Chupacabra, créature issue de ses croyances ancestrales.
Animal ou monstre, le racisme latent éclate au grand jour, poussant Anna, jeune femme blanche qui, comble de l’indécence, sort avec un jeune mexicain, à passer à l’action malgré le danger.
Et le danger est bien réel.
En effet, la réalisation balaye bien vite le doute : nous sommes ici en présence d’un monstre issu de superstitions locales. Dès la première séquence, qui se pose au passage comme un modèle d’efficacité pour faire décoller le spectateur de son fauteuil, le caractère fantastique de la bête est indéniable, tout comme ses aptitudes à dépecer d’un coup de mâchoire.
Ainsi, les envolées gore sont bien là dès le début du film pour ne plus disparaître même si elles ont tendance à êtres très rapides, comme les apparitions du monstre, par ailleurs très réussi.
Mais ce qui surprend le plus à la vision de cette série B fleuretant avec le Z, c’est de voir aborder le thème du racisme anti-mexicain dans les états du sud des Etats-Unis. Alors non, il ne s’agit pas ici d’un imbitable film à thèse se servant du fantastique pour étayer son point de vue mais d’un vrai petit film d’horreur doté d’un certain fond.
Malheureusement, cela ne demeure qu’une délicate note d’intention tant ce sujet délicat est traité avec manichéisme, opposant les gentils mexicains aux méchants blancs. Reste le personnage d’Anna, sorte de Juliette shakespearienne, blanche amoureuse d’un mexicain et qui se fera un devoir de traquer la bête…sans pour autant que le film ne s’achève en tragédie.
Et c’est bien là le problème.
A force d’hésiter entre diverses pistes, le scénario se perd comme les groupes de chasseurs qui veulent abattre le monstre au début du film.
Tiède dans sa mise en scène, dans sa description des personnages et de la situation, MEXICAN WEREWOLF IN TEXAS se laisse voir grâce aux efficaces attaques du Chupacabra qui ponctuent un métrage manquant cruellement de rythme.


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- Article rédigé par : Nassim Ben Allal

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