Necronomicon

Inspiré des écrits de Howard P. Lovecraft, NECRONOMICON se découpe en trois histoires, chacune réalisée par un metteur en scène de nationalité différente. La première, réalisé par notre Christophe Gans national est sans doute celle qui se rapproche le plus de l’univers de Lovecraft tel qu’on se l’imagine d’habitude avec sa maison plantée au-dessus d’une falaise et ses créatures aquatiques cachées dans la cave. Christophe Gans réussit parfaitement à retranscrire l’aura de l’œuvre de Lovecraft dans son court-métrage. Le film possède également de nombreux effets spéciaux de toute beauté et qui n’ont pas pris une ride. C’est d’ailleurs un constat que l’on peut appliquer à l’ensemble des 3 histoires. L’histoire racontée par Christophe Gans constitue une excellente entrée en matière et est peut-être même la meilleure des trois.

Le second court est réalisé par un japonais, Shusuke Kaneko (PYROKINESIS, des Gamera, le dernier Godzilla et plus proche de nous AZUMI 2). Le scénario est plus original même s’il s’agit d’une nouvelle histoire de savant qui a découvert le secret de l’immortalité. A défaut de posséder la touche nostalgique de l’œuvre de Lovecraft, l’histoire s’avère passionnante car parfaitement racontée et bénéficiant de personnages forts.
Le dernier court est réalisé par Brian Yuzna. C’est sans aucun doute celui qui détonne le plus par rapport aux autres métrages et à l’œuvre de Lovecraft. Il se situe à notre époque et est gore. L’humour y détient également une place prépondérante et cela s’avère quelque peu étrange. Quoi qu’il en soit, et, même si la partie de Yuzna est la plus faible du lot, il s’agit néanmoins d’un excellent court qui mélange subtilement le thème contemporain du psychopathe avec l’imagerie fantastique de Lovecraft.

NECRONOMICON présente trois métrages particulièrement différents mais qui tous, d’une manière ou d’une autre rappellent l’univers de Lovecraft. La grande qualité du film est d’avoir réussi à montrer trois facettes de l’écrivain, en actualisant le mythe, sans jamais choisir la facilité et de nous décrire l’univers tel qu’on se l’imagine habituellement.
Dix ans après, NECRONOMICON est loin d’avoir perdu de sa force. On a même l’impression que le temps l’a bonifié. Cette excellente série B propose des histoires parfaitement ficelées et qui disposent, en outre, d’effets spéciaux impressionnants et généreux. Mine de rien, il s’agit sans doute de l’événement du mois de mars en sortie dvd.

Seven7 propose d’ailleurs le film dans un luxueux dvd collector. Livret et dvd bonus contenant de nombreux making-of vous attendent. L’image du film est naturellement excellente avec juste quelques problèmes de compression lors des scènes sombres du métrage de Brian Yuzna. En dehors de cela, c’est une image magnifique, très cinéma, qui vous attend. Au niveau du son, la vo manque un peu de dynamisme mais elle reste malgré tout de très bonne facture.