Un texte signé nattie descamps

Angleterre - 1973 - Peter Sasdy
Interprètes : Christopher Lee, Peter Cushing,Diana Dors, Georgia Brown, Keith Barron

retrospective

Nothing but the night

Une femme est assassinée. Une voiture tombe d’une falaise. Un car plein d’enfants connaît le même sort funeste. Que signifie cette série de meurtres ?
Seule la jeune Mary Valleyi, survivante du drame et en proie à de violents cauchemars, semble posséder la clef du mystère…

NOTHING BUT THE NIGHT est un film fantastique anglais de Peter Sasdy sorti en 1973. Et la première production de la société lancée par Christopher Lee.
Peter Sasdy, réalisateur de TASTE THE BLOOD OF DRACULA (1969) ou encore de COMTESSE DRACULA (1970) nous plonge dans une enquête menée par Christopher Lee et Peter Cushing, respectivement chef de la police et chef de la police scientifique.

Cette mystérieuse enquête passionne aussi le jeune Peter, lequel se donne du mal pour découvrir par l’hypnose ce qui traumatise Mary… De plus, une journaliste, Joan, se mêle à l’affaire, tandis que la mère de la jeune victime, une prostituée et ancienne taularde jouée par Diana Dors décide de mettre son nez dans l’affaire et de découvrir ce qu’on a fait subir à sa fille…
Une intrigue en cache une autre, l’enquête policière bascule dans l’intrigue fantastique et les rebondissements succèdent aux rebondissements, le tout dans l’atmosphère des années 1970. Ce produit kitsch pur british à de quoi dérouter…
Les acteurs vedettes, Peter Cushing et Christopher Lee, deux vétérans des films fantastiques, jouent une nouvelle fois ensemble, après avoir joué dans toutes les grandes productions de la Hammer. Ils paraissent parfois un peu en retrait, distanciés, comme s’ils parrainaient l’action. On peut saluer la performance de la jeune Gwyneth Srong qui joue Mary Valleyi, plus connue par la suite pour ses rôles à la télévision anglaise.
Dans cette intrigue en forme de poupée russe, les personnages en introduisent d’autres au fur et à mesure, tandis que les morts s’accumulent, ainsi que les longueurs: l’intrigue s’essouffle et peine à trouver l’adhésion du spectateur, cependant que les meurtres deviennent de plus en plus mystérieux, les questions de plus en plus pressantes et les indices de plus en plus dérangeants. On a du mal à comprendre où l’intrigue veut en venir, d’autant que le film est assez bavard.
NOTHING BUT THE NIGHT tourne longtemps autour de son sujet. Il hésite entre trois identités, de l’enquête policière, au fantastique, pour finalement revenir vers la science fiction. On y retrouve le procédé du village coupé du monde, comme dans LE VILLAGE DES DAMNES de Wolf RILLA (1960) ; l’action a de fait lieu sur une île, comme dans LES REVOLTES DE L’AN 2000 (1976) de Narcisco Ibanez Serrador. C’est d’ailleurs à ce dernier film que fait penser le plus NOTHING BUT THE NIGHT. On y retrouve le même thème de l’enfance tueuse, même si son véritable thème est l’immortalité, et surtout le refus d’une génération de passer la main à une autre, refus dont le jeune médecin Peter reste le symbole sacrifié.
Le traitement de ce thème, peu aisé à aborder, fait l’intérêt de NOTHING BUT THE NIGHT et on le retrouve, de nos jours, dans THE CHILDREN de Tom Shankland (2008) ou encore dans THE ORPHANAGE de Juan Antonio Bayona (2007). Le film se rattrape ainsi par un final sauvage et s’achève, comme si il n’avait été qu’un mauvais rêve…
NOTHING BUT THE NIGHT est un maillon cinématographique intéressant entre deux décennies, entre le monde traditionnel et le monde nouveau qui s’annonce: le film peine à choisir, mais reste une vraie curiosité.


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- Article rédigé par : nattie descamps

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