Possessed

POSSESSED 1 & 2 sont assurément de la même trempe et c’est David Lai qui réalise ces deux perles du cinéma horrifico-trash HK. Si on l’a vu travailler dernièrement sur LE TRANSPORTEUR 2 (en tant que producteur associé), on le connaît principalement pour les films qu’il a mis en scène à Hong Kong et plus particulièrement pour l’estimé SAVIOUR OF THE SOUL (1991) où un groupe de « super héros » mené par Andy Lau protégeait Anita Mui du méchant Aaron Kwok, ainsi que WOMEN ON THE RUN, un film d’action revenge et qui tend vers l’exploitation en louchant également vers la category 3.
Aussi étrange et surprenant qu’il soit, POSSESSED premier du nom étonne immédiatement par la qualité de sa réalisation. La photographie est soignée et apporte une véritable ambiance fantastique au film. La scène d’ouverture, en particulier, est intrigante à souhait lorsque les deux héros poursuivent une voiture qui semble hantée et qui les attire dans un sous-bois. L’éclairage bleuté créé des ombres inquiétantes pendant que les deux flics s’approchent de la voiture. L’atmosphère est alors assez proche d’un Fantastique à l’Occidental mais, rapidement, le film revient à ses origines et développe une intrigue biscornue. Les deux flics remarquent alors un fou furieux en train de courir après sa femme une machette à la main dans une maison voisine. Ils accourent pour sauver la pauvre ménagère et sont surpris de découvrir le monstrueux visage du mari. Dès le lendemain, ils tombent sur un autre type défiguré…
Ces nombreuses séquences s’avèrent en réalité plutôt isolées et sans conséquence sur la trame principale. Le début est donc assez décousu mais au bout d’une demi-heure, le film trouve enfin une vraie histoire à raconter. Tous ces cas de possession tournent en effet autour d’un flic, Hsao, harcelé par un démon. L’esprit s’attaque également aux connaissances de Hsiao et l’on se souviendra plus particulièrement de cette séquence « empruntée » à L’EMPRISE où sa petite amie est violée par une entité invisible. Exploitation oblige, le film va plus loin que le film de Sidney J. Furie… En effet, avant de jouir, le démon oblige la fille à ouvrir en grand la bouche. A travers les grimaces de la pauvre demoiselle, on comprend que le démon apprécie les fellations. Au bout de quelques secondes, il finit par « décharger » une immonde bouillie verdâtre dans la bouche de la suppliciée, nous offrant un climax qui a tout pour devenir culte !
Notez que L’EMPRISE n’est pas le seul film copié par POSSESSED qui plagie également et sans vergogne la scène de POLTERGEIST où l’un des scientifiques s’arrache la peau du visage devant un miroir.
Si l’érotisme va moins loin que dans les films de category 3 qui fleurirent quelques années plus tard (une fille dévoile à un moment ses nichons mais rien de plus), le gore, en revanche, est crasseux à souhait et s’impose comme l’élément primordial du métrage.
L’interprétation est solide, l’humour toujours ringard (le flic gerbe sur la tronche d’un type…) et le rythme est aussi chaotique que soutenu. POSSESSED se paie même le luxe de se terminer magistralement sur une séquence riche en effets spéciaux qui, cette fois-ci, exploite au mieux le climax de L’EXORCISTE.
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