Un texte signé Raphaël Garcin

Espagne - 2004 - Brian Yuzna
Interprètes : William Miller, Irene Montalà, Ilario Bisi-PedroIvana Baquero

review

Rottweiler

Le petit dernier de Brian Yuzna quitte les basques de l’éternel Stuart Gordon et ses adaptations lovecraftiennes le temps d’un long métrage. La dernière fois qu’il avait tenté de travailler sans ces influences majeures (Gordon et Lovecraft), c’était en 2001 pour FAUST. Alors qu’est-ce que l’artiste peintre philippin nous concocte cette fois-ci ?
Tout commence avec Dante et Ulla qui veulent vivre leur vie dangereusement et tentent l’aventure d’une infiltration en territoire espagnol. Embarqués avec des immigrés clandestins, ils finissent par être pris par les autorités et Dante est emprisonné avec un gros vide dans sa mémoire. Un an après ces fâcheux évènements, il parvient à s’échapper. Il tue un gardien qui le poursuivait et qui était accompagné d’un rottweiler de combat aux dents de métal. Son maître mort, le chien prend alors en chasse le brave Dante et bouffe tous les gens que ce dernier aura la mauvaise idée de croiser. Tout en fuyant le clébard dopé aux hormones de bûcheron canadien, notre héros va tenter de retrouver sa belle, qui selon ses sources, aurait été vendue comme fille de joie par les autorités. Tout au long de sa noble quête, Dante reconstitue petit à petit le puzzle de son passé, avec un super twist de la mort qui tue à la fin.
Que dire de ROTTWEILER ? Ce n’est pas mal mais Yuzna a déjà été plus inspiré. Le chien est assez effrayant, avec la moitié de sa face bouffée et ses dents mécaniques (le twist à la fin du film expliquera d’ailleurs en partie la dentition mystique de Médor), et on n’hésite pas trop à montrer de sympathiques petites scènes de carnage. Bon c’est pas non plus super gore, mais y’a de quoi satisfaire les amateurs d’horreur. Dans l’ensemble, la narration est un peu nébuleuse et le puzzle du passé semble être une maigre tentative d’intellectualisation d’une série B qui se serait contentée d’avoir un simple chien tueur comme vedette. On reconnaîtra quelques touches visuelles de l’auteur, avec une Espagne un peu étrange, en particulier l’espèce de ville-bordel de la fin, qui fait plus penser au Venus-ville de TOTAL RECALL qu’à Barcelone. Il y a de l’idée, mais également pas mal de longueurs, surtout dans le dernier tiers du film, quand notre héros en quête de son passé se rapproche de la vérité. Au final, c’est un sympathique petit film d’horreur aux prétentions modestes et aux inspirations diverses (comment ça la loupiotte qui s’éteint dans l’œil du chien à sa mort rappelle TERMINATOR ?). Si vous appréciez Brian Yuzna pour ses travaux antérieurs, vous risquez quand même d’être un peu déçu.


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- Article rédigé par : Raphaël Garcin

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