Un texte signé Tom Flener

Mexique - 1976 - Rubén Galindo, Jaime Jiménez Pons
Titres alternatifs : Santo vs. las Lobas
Interprètes : Santo, Rodolfo de Anda, Gloria Mayo…

retrospective

Santo vs. the She-Wolves

Santo est contacté par Jaime Pons, messager pour la famille Harker. Apparemment, les Harker sont attaqués par des loups-garous et demandent l’aide de Santo. Les loups-garous craignent l’argent et Santo est le catcheur au masque d’argent… vous voyez la logique. Santo non plus ne la voit pas, cette logique, jusqu’à ce qu’il soit attaqué par deux chiens (!) et Jaime Pons tué par l’un des loups-garous. Ceci semble être plus qu’une coïncidence, et après avoir été re-contacté par les Harker, Santo décide de visiter leur village natal pour offrir son aide. En sus des loups-garous, il doit affronter les habitants plus qu’hostiles. Ces derniers accusent la famille Harker d’avoir attiré les lycanthropes dans leur région.
Les fans de Santo et du catch mexicain noteront très vite que les matchs sont limités au strict minimum. A part un match tout au début du film, ils ne verront pas leur idole en action sur le ring. Ce n’est pas grave, direz-vous, au moins il cogne beaucoup de femmes avec plein de poils au visage. C’est bien dans le titre, non ? Eh bien, pas vraiment. Il faut dire que Santo avait presque 60 ans à la sortie de ce film, et ça se voit à l’écran. Contrairement à ses films plus vieux, il est devenu lent, plus prudent. Et même s’il y a plein de femmes loups-garous dans ce film, Santo affronte surtout les hommes. Si ses prouesses de catcheur sont assez limitées dans SANTO VS. THE SHE-WOLVES, les talents thespiens de Santo n’ont toujours rien d’exceptionnel. En conséquence, il faut admettre que ce film n’a pas beaucoup à offrir aux fans de l’homme au masque d’argent.
Que reste-t-il donc dans ce film, qui puisse offrir du plaisir aux inconditionnels du genre ? Pour être honnête, pas grand-chose. Les talents des acteurs ne sont pas remarquables, même si probablement de rigueur pour une production de genre mexicaine de l’époque.
Bien qu’elle soit loin d’être originale, l’histoire aurait pu être intéressante. Malheureusement, l’intrigue est criblée d’erreurs de logique et de continuité et plusieurs sous-intrigues ne mènent de surcroît nulle part. Ainsi, Santo fuit devant deux bergers allemands, mais n’a par contre aucun problème pour affronter toute une horde de loups-garous. En outre, Santo ne prend pas au sérieux cette histoire de loups-garous (et on peut le comprendre), mais il change d’avis après avoir été attaqué par deux chiens, comme si cet incident expliquait tout. En fin de compte, l’intrigue de SANTO VS. THE SHE-WOLVES semble trop avancer par le hasard et l’absence de logique.
Dans la même veine, la transformation des loups-garous ne semble suivre aucune logique interne non plus. En effet, les femelles n’ont des poils que sur le visage. Et si les mâles se promènent, soit torse nu, soit dans leurs propres vêtements, les femmes quant à elles, se baladent soudainement habillées en maillots de fourrure tout droit sortis de ONE MILLION YEARS B.C. (est-ce que ça existe, les boutiques pour la lycanthrope moderne ?). Il faudrait alors se demander si elles vont se changer après leur transformation. Enfin, il faut ajouter que certains loups-garous ont des dentures énormes (et qui risquent de tomber à tout moment), tandis que d’autres gardent leurs dents humaines.
Tout ceci pourrait être excusé, voire faire passer le film, en partie grâce à ses imperfections, pour fun. En revanche, ce qui ne peut pas être excusé aussi facilement est la mise en scène chaotique, couplée avec un éclairage presque inexistant pendant les scènes de nuit. Les attaques se passent presque toutes dans l’obscurité totale, et dès qu’il y a plusieurs opposants, une mise en scène confuse rend une identification des acteurs presque impossible.
Ceci dit, SANTO VS. THE SHE-WOLVES arrive à développer un certain charme, en grande partie grâce à son statut d’ovni pour une audience européenne, et parce que ça reste quand même un grand foutoir joyeux. Néanmoins, il n’est pas la meilleure introduction à l’univers merveilleux de Santo, et ne restera incontournable que pour les inconditionnels.


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- Article rédigé par : Tom Flener

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