Un texte signé André Cote

Canada - 2005 - Paul Ziller
Interprètes : Mark Dacascos, Joanne Kelly, Kevin Jubinville, Sugith Varughese, Craig Eldridge

review

Solar Attack

De nos jours, des satellites en orbite trop près du soleil sont détruits par les explosions solaires (ou CME, comme il est dit tout le long du film). D’ordinaire, ses explosions n’atteignent pas la portée de l’orbite terrestre, mais ici, elles la frôlent de si près qu’elles en deviennent une menace des plus sérieuses. A tel point que l’une d’elles cause la mort d’un pilote lors d’un vol d’essai. Ce pilote est l’ami du milliardaire aventurier interprété par Mark Dacascos.
Enième participation de la part de l’acteur, SOLAR ATTACK s’apparente aux films catastrophes à la connotation écologique tels que VOLCANO, DEEP IMPACT et autres PIC DE DANTE. Il a toutefois bien du mal à rivaliser avec eux, la raison principale en revenant à la maigreur du budget. Les destructions massives décrites dans le scénario souffrent cruellement de moyens et c’est bien des animatroniques que l’on nous donne à voir (pauvreté du budget ? Ou temps de finalisation trop court ?).
Néanmoins, SOLAR ATTACK ne se montre pas perdant sur tous les tableaux. Si les effets visuels demeurent bien en deçà de ce que le sujet se doit d’illustrer, l’ambition des intrigues (toute proportion gardée en regard du budget affiché) s’avère supérieure à VOLCANO et PIC DE DANTE. Ainsi, de façon surprenante, les scénaristes choisissent DEEP IMPACT comme modèle. Le scénario mêle écologie et politique (à la différence du PIC DE DANTE qui se servait de l’écologie comme prétexte à l’introduction de ses personnages et mettait finalement une amourette au premier plan). Ces deux domaines sont mis au premier plan, démontrant alors (mais était-ce besoin de le prouver) que l’un a tendance à prendre le pas sur l’autre. Le scénario tente de mettre en garde contre la dérive des politiques. Ces derniers ne se soucient plus de l’évolution de leur environnement, éternel refrain en somme, que les scénaristes semblent oublier lors de la scène finale ahurissante : le plan de la dernière chance avancé par le personnage de Dacascos propose, ni plus ni moins, que de faire exploser la calotte glaciaire.
Cette dernière partie du film est un vrai festival d’effets numériques : Mark Dacascos aux commandes d’un hélicoptère traversant un ciel en flammes (alors que quelques secondes auparavant on était témoin de l’explosion d’un autre hélicoptère procédant à la même manoeuvre, on passe sur l’incohérence à l’intérieur même du film), le combat de sous-marins près de la calotte glaciaire, le lancement des missiles destinés à faire exploser cette même calotte….
Malgré cela, le film a le mérite de ne pas s’éparpiller dans les multiples intrigues posées, que cela soit le personnel de la NASA ou les patrouilles sous-marines. On aurait pu craindre une confusion grandissante mais qu’on esquive habilement. Néanmoins, on n’échappe pas aux habituels clichés : le général américain méfiant et désirant passer à l’offensive, le bureaucrate qui nie les déclarations alarmantes devant ses supérieurs, sans oublier l’histoire d’amour entre le personnage principal et le seule personnage féminin du casting. Il s’agit là de beaucoup d’éléments à prendre en compte. Il est nécessaire de savoir les doser et le scénario y réussit très bien. Hélas l’ensemble manque quand même de souffle. La faute en incombe sans doute aux antécédents télévisuels du réalisateur (de nombreux téléfilms et séries télés à son actif). Ceux-ci l’ont rodé à un certain type de format, de telle sorte que le film affiche un encéphalogramme plat, à part quelques sursauts à l’occasion des attaques des CME, pourtant loin d’être mémorables. Et les personnages, ils semblent plutôt se cantonner aux abonnés du spectateur absent plutôt qu’être acteurs des événements. On retrouve cependant avec plaisir Louis Gossett Jr dans le rôle tardif mais nécessaire du président des Etats-Unis. Il s’avère être le seul qui soit à l’aise dans les fonctions qu’il occupe, le seul qui démontre assez de charisme et d’autorité pour être crédible et se montre un tant soit peu concerné par les événements. Sa seule erreur est donc de donner son feu vert au plan du personnage de Dacascos : l’explosion de la calotte glaciaire.
Un désastre écologique pour un désastre écologique donc : personne ne semble penser à préciser que la calotte glaciaire est primordiale pour l’écosystème. Une aberration scénaristique rarement vue dans un film aux ambitions pourtant écologiques.
Ce film n’est donc surtout pas à regarder au premier degré malgré les intentions initiales. Toutefois, si on fait abstraction des dernières vingt minutes et de notre regret dû à l’absence de dynamisme lors des scènes de dialogues, le film se laisse voir comme une série B plaisante.


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- Article rédigé par : André Cote

- Ses films préférés : Dark City, Le Sixième Sens, Le Crime Farpait, Spider-Man 3, Ed Wood

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