Un texte signé Daniel Courtine

Allemagne - 2005 - Andréas Bethmann
Interprètes : Lina Romay, Natascha Farrel, Manoush, Thomas Kercmar, Erich Amerkamp, Jess Franco

review

The Prison Island Massacre

THE PRISON ISLAND MASSACRE s’inscrit dans la tradition de la sexploitation et plus particulièrement le genre dénommé WIP (Women in Prison). Andréas Bethmann propose un film où s’enchaînent scènes de gore et scènes porno. Les premières, souvent réussies, rejoignent l’esprit du grand guignol avec des litres de sang versés et des tortures diverses (scalp, dents arrachées, membres coupés…). Les secondes respectent le cahier des charges de tout porno : sodomie, fellation et lesbianisme bien sûr. Car nous sommes dans une prison pour femmes dirigée d’une main de fer par la directrice Mlle Steel (Lina Romay) et son bras droit -et le reste- au look rappelant les Greta et autre Ilsa. Dans un univers féminin, le sadisme et le saphisme font bon ménage sous la coupe – et la croupe- des dominatrices qui dirigent la prison. Andréas Bethmann ne lésine pas sur le mauvais goût. Il est en cela aidé par Olaf Ittenbach qui s’occupe des effets spéciaux.
A partir d’un scénario simple -voire simpliste- nous suivons une jeune auto-stoppeuse qui, après avoir subie les outrages du conducteur censé la conduire en ville, se retrouve conduite au redouté pénitencier où sont enfermées des prostituées et des droguées. Janette, la victime innocente, a la chance d’avoir un père qui va envoyer un commando pour la délivrer. Tourné en République Dominicaine, le film nous offre quelques paysages bucoliques et reposants qui contrastent avec la perversité et le sadisme qui font rage au cœur de la prison. Les jeunes filles sont donc livrées à tous les caprices de la directrice et de son bras droit. Situation classique de la tradition du WIP où des jeunes femmes, de préférence nues, attendent le bon vouloir de leur bourreau. Andréas Bethmann n’invente rien mais remplit parfaitement sa mission en délivrant un film, qui malgré des décors cheap, comblera les pulsions sadiques et le voyeurisme des spectateurs que nous sommes. Mais le trait est tellement grossi que la tension est absente de l’écran et que c’est plutôt un esprit cartoon qui s’impose pendant les scènes les plus gores. Bien sûr, un cartoon pour adultes car le sexe est omniprésent avec quelques bons moments inattendus où l’humour (volontaire) désamorce les climats les plus oppressants. Femmes humiliées, tortionnaires sadiques, décors et costumes cheap : tous les ingrédients d’un bis à savourer entre amis.
Loin des réussites du genre comme WOMEN IN CAGES ou THE BIG DOLL HOUSE, le film de Bethmann est à regarder avec un esprit ludique et décomplexé tant son côté caricatural en fait un grand moment de franche rigolade tout en titillant la libido. Linda Romay est convaincante dans son rôle de directrice perverse mais la jubilation avec laquelle elle incarne son personnage nous invite à prendre tout cela avec recul : c’est du grand guignol, du cartoon, du fun à l’état pur, du trente sixième degré…et on a le droit d’aimer ça !!!!!


Votre soif de lecture n'est pas rassasiée ?
Téléchargez les anciens numéros de Sueurs Froides


Inscrivez-vous à la liste de diffusion et accédez au
téléchargement des anciens numéros de Sueurs Froides :
- Une tranche d'histoire du fanzinat français
- 36 numéros de 1994 à 2010
- Près de 1800 films critiqués
Un index est disponible pour chercher un film ou un dossier
CLIQUEZ ICI.

- Article rédigé par : Daniel Courtine

- Ses films préférés :

Share via
Copy link