Thirsty for love, sex and murder
Le cinéma turc est encore une fois à l’honneur, avec deux oeuvres estampillées « seventies », l’une se voulant un hommage au film d’horreur gothique, et l’autre étant le remake d’un thriller italien.
Tout comme THE DEAD DON’T TALK, THIRSTY FOR LOVE, SEX AND MURDER traite également de l’un des thèmes majeurs du cinéma de genre : le giallo.
Avec Mehmet Aslan, on aborde de plein pied le cinéma-bis, l’homme étant l’un des fers de lance de ce cinéma populaire dans son pays. Aslan est notamment connu pour avoir réalisé plusieurs volets de la série des « Tarkan », transposition d’une bande dessinée, et dont l’un des épisodes : TARKAN VERSUS THE VIKINGS, est sorti en DVD il y a environ deux ans.
THIRSTY FOR LOVE, SEX AND MURDER n’est ni plus ni moins que la copie conforme, dans ses grandes lignes, de L’ETRANGE VICE DE MRS WARDH, réalisé par Sergio Martino en 1970. On y retrouve les mêmes personnages (avec des noms différents, bien sûr), la même histoire, avec juste une nuance concernant le nombre de protagonistes impliqués dans la machination dont est victime l’héroïne. Le teaser, quant à lui, avec le tueur vêtu d’un imperméable et d’un chapeau noir, avec gants et lame de rasoir, renvoie directement à 6 FEMMES POUR L’ASSASSIN, de Mario Bava, et aussi à LA PEUR AU VENTRE, de Roberto Bianchi Montero. A certains moments, on frise la parodie, et l’on se demande si le réalisateur n’a pas souhaité détourner les codes du genre, en insufflant dans le thriller une dose d’humour. L’érotisme est également présent, léger soit, mais la présence de corps féminins dénudés dans un film turc, à cette époque, est suffisamment rare pour être soulignée.
Contrairement à THE DEAD DON’T TALK, on ne s’ennuie pas une seule seconde dans THIRSTY FOR LOVE, SEX AND MURDER. Le rythme est beaucoup plus vif, et les bandes musicales, intégrées de façon complètement anarchique (et empruntées à divers films comme souvent dans le cinéma turc) apportent un supplément de « folie » dans ce film que l’on pourrait presque définir comme une version déjantée du film de Martino, le tout sur une durée d’à peine une heure. Un giallo comique : voilà une vraie curiosité !