Wonderful Days
Victime de la concurrence japonaise, le film d’animation coréen est en crise. L’animation coréenne a un objetcif clair et précis avec WONDERFUL DAYS : engranger des bénéfices afin de relancer et pérenniser le genre.
L’histoire de WONDERFUL DAYS se déroule dans un futur éloigné. La population est divisée en deux groupes. Tout comme dans l’épisode des Morlocks dans La Machine a Explorer le Temps de H.G. Wells, nous avons une partie de la population asservie suant sang et eau pour maintenir le niveau de vie de l’autre tranche de la population. Afin de garantir ce niveau de vie, ces privilégiés ont également fait un trait sur l’idée de revoir un jour un ciel bleu et le soleil. Pour faire fonctionner leur cité, ils puisent l’énergie dans la pollution. Cette pollution, ils la contrôlent eux-mêmes en brûlant les terres réservées à leurs esclaves. La pollution déclenchée leur permet de faire fonctionner leur cité mais créée également d’énormes nuages qui masquent le ciel.
L’idée de base de WONDERFUL DAYS est plutôt sympathique. Malheureusement, la suite est on ne peut plus conventionnelle. Nous suivons un groupe de terroristes mené par un type autrefois banni de la cité. WONDERFUL DAYS s’avère alors très banal et le scénario ne réserve d’ailleurs que très peu de surprises. L’objectif est de plaire au plus grand nombre et les auteurs ont certainement cherché à éviter tout ce qui pouvait rebuter les potentiels spectateurs avec une histoire trop originale par exemple. On ne sait jamais, ça aurait peut-être pu être dangereux.
Les auteurs se sont donc focalisés sur la technique et ça saute aux yeux. WONDERFUL DAYS rappelle principalement TITAN AE où des personnages en 2D évoluent dans des décors en 3D. WONDERFUL DAYS est cependant beaucoup plus impressionnant. Les scènes d’action sont nombreuses et il est vrai que le film est presque toujours beau, splendide. Dire que WONDERFUL DAYS est un plaisir pour les yeux serait un euphémisme. Les auteurs se surpassent à chaque plan. Ils étalent généreusement leur compétence en matière d’animation mais jamais pompeusement. Même s’il s’agit d’en mettre plein la vue, WONDERFUL DAYS parvient à éviter d’être prétentieux. La technique sert véritablement le film et l’on a jamais l’impression que le scénario sert uniquement à balancer des images ” m’as-tu vu “.
Maintenant, il reste à savoir si la technique et les images de synthèse seuls, peuvent suffire à rameuter le spectateur. En même temps, on peut également se demander si WONDERFUL DAYS sera toujours aussi intéressant dans une dizaine d’années. Certes, il est magnifique, impressionnant, mais tellement vide. WONDERFUL DAYS est un film superficiel. C’est le genre de films que l’on ne regarde que pour la beauté des images. Et ces images n’épateront sans doute plus personne dans plusieurs années. Elle paraîtront peut-être même démodées, issues d’une époque révolue et dépassée. WONDEFUL DAYS suscitera de l’intérêt aujourd’hui mais tombera sans doute dans l’oubli assez rapidement.
WONDERFUL DAYS, c’est un petit peu le TITAN AE coréen. Un projet grandiose pour un film très joli à regarder mais vide. Il reste à espérer qu’il ne connaîtra pas le même échec que son homologue américain, d’autant plus qu’il lui est quand même largement supérieur. Même si son scénario est complètement plat, WONDERFUL DAYS le prend néanmoins au sérieux. Il s’agit malgré tout d’un film adulte, un gros blockbuster sans humour débile, c’est déjà pas si mal.
