Blue Holocaust
Considéré à juste titre comme LE chef-d’œuvre de Joe D’Amato, BLUE HOLOCAUST n’a vraiment rien perdu de sa superbe.
Un jeune homme, dont la passion est la taxidermie, se voit très attristé par la mort de sa petite amie. Il ne peut se résoudre à la voir décrépir dans un tombeau. Il décide alors d’allier sa passion au plaisir. Il récupère le cadavre de la jeune fille et l’embaume. Là-dessus, de nombreuses aventures vont avoir lieu et se solder à chaque fois par la mort d’une malheureuse mais très jolie jeune fille.
De cette idée, Joe D’Amato réussit à tirer un film particulièrement glauque. Grâce à une excellente interprétation, il nous fait entrer dans la folie et la misère d’une famille pas très saine. Seul rescapé de cette famille, on trouve Frank, qui ne se remet pas de la perte de sa bien-aimée, mais surtout Iris, sa nourrice. Cette dernière s’est attachée un peu trop à la période où elle lui donnait le sein.
Les relations troubles et loin d’être saines entachent le film d’une atmosphère lourde. La maison, une énorme demeure inhospitalière, s’avère particulièrement lugubre et sans vie. Elle joue presque le rôle d’un troisième personnage tant elle est étouffante. En regardant le film, on a bien du mal à imaginer que c’est Joe D’Amato qui en est l’auteur. Une telle réussite s’explique par le fait que BLUE HOLOCAUST excelle à tous les niveaux.
Encore une fois, l’interprétation est tout simplement impressionnante. Kieran Canter rend le personnage de Frank véritablement malsain. De même Cinzia Monreale est extrêmement perturbante. Effrayante, elle met véritablement mal à l’aise tant elle a l’air malade et misérable. A cela, il faut ajouter la musique des Goblins que Joe D’Amato a su utiliser à bon escient. Dans le même registre, la bande-son, pétrie de sons de succion et de crachotements remplit son office et dégoûte le spectateur lors des scènes gores. Plus encore, c’est la photographie qui est absolument sublime et qui finit de faire de ce film un chef-d’œuvre dont la qualité ne doit rien au hasard. Parfait dans tous les domaines, BLUE HOLOCAUST sait déranger et créer une atmosphère palpable.