Un texte signé André Quintaine

USA - 2007 - Robert Wilson
Interprètes : Dominique Swain, Marie-Josée Colburn, Steven McCarthy, Maggie Castle, Michael Majeski, Reagan Pasternak, Jefferson Brown

review

Dead Mary

Les années 2000 ne seront certainement pas une grande décennie pour le cinema Fantastique. D’un côté, les grosses productions ne livrent que des remakes ou des produits formatés. De l’autre, les indépendants aussi avare en moyen qu’en talent pullulent. Le résultat est assez catastrophique puisque les films possédant une véritable atmosphère fantastique sont extrêmement rares. Pour couronner le tout, même des réalisateurs importants du genre préfèrent se recycler dans le docu-réalité, le plus souvent avec malheur.
Les séries B faisant respect au genre sont rares et passent parfois même inaperçues parmi les centaines de produits qui sortent chaque année. DEAD MARY en fait partie et il était temps de rendre hommage à cette petite réussite.
Sept jeunes et beaux représentants de la race humaine décident de passer un week-end en potes dans une cabane isolée de tout. Pour différentes raisons, le week-end n’est pas une réussite. Néanmoins, les choses vont considérablement s’aggraver lorsque l’un des protagonistes va être tué par l’un de ses amis… Plus inexplicable… La victime, atrocement mutilée, semble se régénérer…
Le mot qui vient assez rapidement à l’esprit pour décrire DEAD MARY est « solide ». Le second film de Robert Wilson est un exemple pour tout réalisateur indépendant digne de ce nom.
Le film commence comme un Survival, se poursuit comme EVIL DEAD et se conclue comme THE THING. Par conséquent, le scénario ne représente rien d’exceptionnel, mais il est… solide. Le film ne fait pas l’impasse sur une bonne présentation des personnages. Ceux-ci sont très rapidement attachants. Nous faisons ainsi la rencontre de trois couples et d’un électron libre. Le premier couple vient de se séparer et Eve, le fameux électron libre, pourrait bien en profiter pour s’attirer les faveurs de Matt, au grand dam de Kim qui tient encore à son beau brun ténébreux… Le second couple est composé de Dash, un mec qui collectionne les nanas, et de Amber, naïve et trop gentille… Le couple semble malgré tout fonctionner mais restera-t-il aussi solide lorsque le danger viendra se faufiler près d’eux ? Le troisième couple est composé de Baker et de sa nouvelle petite amie : Lily. Lily est un peu la pièce rapportée du groupe car elle n’a que 22 ans alors que les autres sont des trentenaires. Pas facile pour elle de s’intégrer dans un cercle d’amis aux centres d’intérêts différents des siens et qui ont en plus déjà vécus beaucoup de choses.
Quoi qu’on en pense, ces différents protagonistes forment un groupe cohérent. Ils sont amis, mais on constate qu’il y a des antagonismes, des différents. Ceux-ci ressortent lors de soirées bien arrosées et sont très vite oubliées car l’amitié est plus forte. Mais peut-elle s’imposer lorsque le danger fait irruption et surtout, lorsque ses propres amis en sont l’origine ?
La réponse est naturellement négative car sinon, il n’y aurait pas de film… Soudain, la fête qui était déjà plutôt tristounette vire au Survival. D’abord, nos héros ne comprennent pas trop ce qui leur tombe sur la tête. Puis, l’explication s’offre à eux. Il faut alors s’entre aider pour survivre mais aucun de nos héros n’en est capable.
Rien de neuf à l’horizon ferez-vous remarquer…En effet, DEAD MARY n’est pas un sommet d’originalité mais en ce qui concerne l’efficacité, il en a revendre…
Le rythme est bien étudié. La présentation des personnages est un peu longue, mais parvient à nous attacher à eux. Le basculement dans le Fantastique est brutal et bien trouvé. Il annonce une deuxième partie menée à un rythme effréné.
Les interprètes ne sont pas des têtes connus. Seule peut-être Dominique Swain l’est un peu plus que les autres. Néanmoins, ils ont tous un peu d’expérience et livre une prestation sans faille.
La photographie permet au film de franchement baigner dans le fantastique. Au niveau sonore, le film nous plonge en pleine forêt et on a vraiment l’impression d’être complètement éloigné du monde. Vous aurez peur en regardant le film, sans aucun doute. Le passage où les jeunes jouent à ce jeu stupide où il faut répéter trois fois le nom d’une sorcière devant un miroir tout en tenant une bougie dans la main afin de la faire apparaître est éprouvant. La paranoïa qui s’installe dans le groupe est tout à fait crédible. On vibre, d’autant plus que les personnages sont tous sympathiques.
Le seul regret que l’on pourrait émettre provient de l’absence totale de gore… Sans en attendre un délire à la EVIL DEAD, DEAD MARY aurait peut-être pu parfaire son image en nous faisant l’offrande de quelques effets spectaculaires… En l’état, DEAD MARY est déjà un bon film, une bonne surprise, largement au-dessus de la moyenne de ce qui se fait actuellement.


Votre soif de lecture n'est pas rassasiée ?
Téléchargez les anciens numéros de Sueurs Froides


Inscrivez-vous à la liste de diffusion et accédez au
téléchargement des anciens numéros de Sueurs Froides :
- Une tranche d'histoire du fanzinat français
- 36 numéros de 1994 à 2010
- Près de 1800 films critiqués
Un index est disponible pour chercher un film ou un dossier
CLIQUEZ ICI.

- Article rédigé par : André Quintaine

- Ses films préférés : Frayeurs, Les Griffes de la Nuit, Made in Britain, Massacre à la Tronçonneuse, Freaks

Share via
Copy link