Un texte signé Nassim Ben Allal

Etats-Unis - 2009 - Jason Connery
Interprètes : : Cuba Gooding Jr, Ron Perlman, Henry Rollins, Valerie Cruz

review

The Devil’s Tomb

Comédien dans une bonne soixantaine de films et d’épisodes de séries, Jason Connery, fils de son illustre père, amorce à quarante-six ans un virage vers la réalisation. Première de ses œuvres, THE DEVIL’S TOMB sera immédiatement suivie par deux autres opus l’année même de sa sortie, et Jason Connery prépare actuellement un nouveau long-métrage.
Un groupe de vétérans américains, menés par Mack, sont engagés par un mystérieux agent de la CIA pour retrouver la trace de son père, un scientifique mystérieusement disparu sur les lieux de sa nouvelle découverte, un tombeau millénaire, quelque part au Moyen-Orient. Ce tombeau, profondément enfoui, est relié à un réseau de tunnels, constituant ainsi un vrai labyrinthe. A peine arrivé, les militaires et leur employeuse sont confrontés à des manifestations étranges, avant de rencontrer un prêtre blessé qui va leur montrer à quel enfer ils sont venus se confronter…
Pour une série B destinée à la vidéo, THE DEVIL’S TOMB profite d’un casting prestigieux : Cuba Gooding Jr, Ron Perlman, Henry Rollins, Bill Moseley, Ray Winstone et la charmante Valerie Cruz, remarquée dans la quatrième saison de la série DEXTER. Est-ce la qualité du scénario qui a décidé tout ce petit monde ? Disons que Jason Connery a dû se montrer très persuasif tant l’intrigue rédigée par le touche à tout Keith Kjornes (monteur, producteur, réalisateur et comédien au cours d’une même carrière) fait preuve d’un ronflement proche de l’apnée du sommeil. Déroulant un fil rouge de manière attendue sans s’embarrasser de twists, cette histoire à la croisée de THE THING et de L’EXORCISTE avec quelques personnages empruntés à PREDATOR s’impose comme un grand film de couloirs (ou du moins, de tunnels). Si l’histoire démarre assez vite sans s’embarrasser de longues caractérisations introductives, elle atteint assez vite une vitesse de croisière inappropriée à ce type de productions. Le pire ennemi du réalisateur, aussi doué soit-il (et Jason Connery n’a pas à rougir de ses choix de mise en scène, compte tenu en plus des moyens et décors mis à sa disposition) est l’ennui du spectateur qui, du coup, se focalise sur toutes les incohérences du scénario, car il ne se passe rien pour le distraire. Ainsi, la première question et pas des moindres, est celle-ci : pourquoi des Marine’s chevronnés sont-ils trompés par des apparitions fantasmatiques au fin fond d’un tunnel quelque part en plein désert moyen-oriental ? Il faut voir Zack Ward (POSTAL de Uwe Boll), courir après une playmate sortie du magazine qu’il est train de lire…Heureusement, l’incohérence et le ridicule de ces situations est compensé par des effets gore de bon aloi, malgré une tendance assez nette à l’usage de sang en images de synthèse. La dernière bobine du film vire ensuite vers un climax relativement sympathique où explose encore une fois tout le talent de Ron Perlman. Malheureusement, le rebondissement final est attendu depuis le début du film, ce qui ne rachète pas les errements d’un scénario à l’écriture relâchée. Au final, THE DEVIL’S TOMB est un premier film réussi en tant qu’exercice de mise en scène mais malheureusement bien moins convaincant en ce qui concerne une histoire pleine d’incohérences, de stéréotypes et vide de toute surprise.


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- Article rédigé par : Nassim Ben Allal

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