Deadline

Alice se retire dans un manoir isolé. Elle compte écrire mais d’étranges phénomènes, et la découverte d’étranges cassettes vidéo, dérangent son projet…

DEADLINE est un film produit, écrit et réalisé en 2009 par Sean McConville. DEADLINE est son premier film. Il met en vedette l’actrice et chanteuse Brittany Murphy. Pour la petite (et morbide) histoire, sachez que l’actrice a succombé à un abus médicamenteux en 2009, juste avant la sortie du film.
Brittany Murphy a joué entre autres dans 8 MILES (2002) avec Eminen et dans SIN CITY (2005) de Robert Rodriguez.

Le film tend vers le fantastique mâtiné d’une bonne dose de psychologique. Une jeune femme, s’isole suite à une grave traumatisme, lequel reste inexpliqué jusqu’à la fin. Ce qui fonctionne pour certains, résoudre le traumatisme par un autre traumatisme, va-t-il fonctionner pour elle ? Va telle réussir à se libérer de sa douleur ou se laissera t elle définitivement happer par elle ? Le terme « deadline » qui signifie en anglais date limite, échéance, est plutôt évocateur.

Le film est basé sur les tours que peut nous jouer notre psychisme : est-ce la réalité ou une élaboration d’un cerveau dérangé ? Un bon paquet de longs métrages fantastiques ou d’horreur emploie ce procédé: on pense à THE DESCENT de Neil Marshall (2005), SHUTTER ISLAND (2010) de Martin Scorsese ou au magistral FOURTH KIND (2009) de Olatunde Osunsanmi, pour ne citer qu’eux : ces films laissent le spectateur, au fond, décider seul. Et souvent, le personnage principal, se révèle être une jeune femme… Allez savoir pourquoi !!! Dès le début, l’ambiance triste et lourde du film ne présage rien de bon sur son état mental.
L’actrice a le physique de l’emploi : maigreur, visage émacié, grands yeux affolés ; le personnage apparaît au bout du rouleau ; à la limite, de l’épuisement nerveux et physique. Sur le point de basculer, de ne jamais se remettre de cette mystérieuse épreuve qui la hante…

DEADLINE est aussi un authentique film de fantômes à huit clos, avec vieux manoir plein d’histoires terribles, isolé au beau milieu de nulle part, apparitions surprises, bruits étranges qui résonnent dans la maison vide, empruntes de pas mouillés, sensation d’être épié, obscurité profonde…Existence d’une autre dimension… Alice ne s’appelle pas Alice pour rien et se plonge avec délices dans le drame inquiétant qu’elle découvre… Elle va aussi se révéler pleines de ressources inattendues face à la menace qui la guette…de belles promesses…

Hélas, on a rapidement l’impression que tout est joué : les apparitions ne sont pas effrayantes. L’ambiance lourde et inquiétante ne peut masquer une absence totale de rythme. Le scénario manque de surprise, de suspense, de rebondissements originaux. Il s’avère plutôt maladroit et digne d’un téléfilm pour la télévision. Rapidement, l’intrigue ne fonctionne plus du tout. Le sort du personnage finit par désintéresser le spectateur. De plus, au vu de l’état limite de la jeune femme, les choix et réactions de son entourage proche laissent songeur et achèvent de décrédibiliser le scénario. Difficile d’adhérer, d’autant plus que la mise en scène est plus que mollassonne.
Il ressort du film, jamais sorti dans les salles françaises, une profonde et inquiétante tristesse, presque une fatalité, insuffisante à convaincre.