Un texte signé Benjamin Auriche

USA - 1953 - William Lee Wilder
Titres alternatifs : Phantom from space
Interprètes : Ted Cooper, Tom Daly, Burt Wenland, Lela Nelson, Harry Landers

retrospective

Le fantôme de l’espace

LE FANTÔME DE L’ESPACE raconte la mystérieuse aventure d’un être qui, comme tant d’autres, est tombé du ciel. D’après les témoignages, il serait vêtu tel un plongeur (?!) : scaphandre et combinaison plus résistante que du nylon. Cherchant, par instinct, à survivre, il se frayera un chemin dans la campagne californienne, au détriment de la vie de nombreux humains. C’est ainsi qu’une série de meurtres ne tardera pas à lui être mise sur le dos. Pendant qu’une enquête prendra place, un petit comité de scientifiques s’activera afin de stopper et comprendre cette mystérieuse créature dont on ne connait rien mais qui effraie tant.
Si l’on se remet en mémoire son L’ ABOMINABLE HOMME DES NEIGES, force est de constater que William Lee Wilder n’entretenait que trop peu de talent avec son frêre, Billy Wilder. Néanmoins, en 1953, il réalisa un tout petit mais convaincant film de science-fiction : LE FANTÔME DE L’ESPACE ; l’une de ces oeuvres ayant fait l’âge d’or de la science-fiction et dont le charme naïf a enchanté, de la salle de quartier aux écrans de télévision, plusieurs générations de cinéphiles.
Le métrage en question fonctionne sur un shéma aussi récurrent qu’efficace : le triangle police/presse/science ; trois domaines capable de susciter l’engouement des enfants comme celui des adultes et qui forment une sorte de trinité apportant son pesant “fantastique” à l’oeuvre. Mais, faute d’acteurs peu motivés et de scènes dites “de couloirs” extrêmement longues, l’ennuie est susceptible de s’installer à grande vitesse ; l’ensemble souffre d’un traitement anécdotique qui tend plus à l’illustration qu’à l’action ! Cependant, LE FANTÔME DE L’ESPACE a le mérite de filer droit au but et sans de réels obstacles scénaristiques : la séquence finale vaudra son pesant de pop-corns bien sucrés.
En dépit d’une voix-off peut-être trop présente et, d’une manière générale (et comme par suite logique), de la tendance du film à être trop bavard, on ne pourra pas en vouloir à ce LE FANTÔME DE L’ESPACE ou le temps est suggèré grossièrement à l’aide de plans répétés sur une montre et ou l’extraterrestre venu de nulle part dispose cette fois-ci et pour le plaisir des grands comme celui des plus petits, d’un costume inbrulâble et émanté. Le moins que l’on puisse dire est qu’il y a de la ressource.
Avec la présence d’un chien qui apporte une touche familiale non négligable à l’ensemble, le film est loin d’être déplaisant. On pourrait seulement reprocher à Wilder de l’avoir voulu trop conté, voir même trop consensuel et droit, ce qui l’empêche, dans le fond, de prendre son élan et d’être vraiment “magique” ; il y demeure néanmoins une capacité d’immersion dans une époque du cinéma bercée de candeur et de rêves : ce qu’il manque, parfois, aux oeuvres se targant d’être, aujourd’hui, de la même veine.
Wilder nous gratifiera dans la foulée d’un LES TUEURS DE L’ESPACE assez dispensable vis-à-vis de ce LE FANTÔME DE L’ESPACE qui donc, en plus de réhausser une fois de plus la possible affection qu’entretient le spectateur vis à vis de cette pléiade de monstres et autres extraterrestres en provenance des prolifiques années 50, se trouve être un divertissement on ne peut plus raisonnable.


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- Article rédigé par : Benjamin Auriche

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