Un texte signé Éric Peretti

Canada - 1987 - Bruce Pittman
Titres alternatifs : The Haunting of Hamilton High
Interprètes : Wendy Lyon, Michael Ironside, Justin Louis, Lisa Schrage, Richard Monette, Terri Hawkes, Brock Simpson, Beverley Hendry, Beth Gondek, Wendell Smith, Judy Mahbey

retrospective

Hello Mary Lou : Prom Night 2

Bien que sous-titré PROM NIGHT 2 , HELLO MARY LOU n’entretient aucun rapport avec le premier opus de la série, LE BAL DE L’HORREUR (1980), et développe une histoire originale qui lorgne plus vers le fantastique que vers le film de pyscho killer.
En 1957, la frivole Mary Lou Maloney, fille la plus populaire du lycée, se rend à son bal de promotion aux bras du riche Billy Nordham, mais fricote en coulisses avec le mauvais garçon Buddy Cooper. Vexé de cette humiliation, Billy décide de lui rendre la monnaie de sa pièce au moment où elle monte sur scène pour recevoir la couronne de reine du bal. Mais la plaisanterie tourne mal et la garce est brûlée vive sous les yeux médusés de ses camarades. Les années passent mais le triste souvenir de cette tragique soirée reste tapi au fond de la mémoire collective pour faire partie intégrante de l’histoire du lycée Hamilton. 30 ans plus tard, la jeune Vicki Carpenter se prépare à être la nouvelle reine du lycée. Prude et timide, elle fréquente le fils du proviseur, Craig Nordham, au grand dam de sa bigote de mère. Cette dernière, froide et autoritaire, refuse que sa fille s’achète une nouvelle robe pour la soirée. Cela conduit Vicki à fouiller la remise du lycée où elle va trouver une vieille malle contenant les accessoires n’ayant jamais pu servir à la reine de 1957. Mais, en plus de dépoussiérer toutes ces reliques, elle libère également l’esprit revanchard de Mary Lou…
Bien que doté d’un scénario pas franchement inédit, HELLO MARY LOU est pourtant plus qu’un simple démarquage de CARRIE ou des GRIFFES DE LA NUIT, et fait partie de ces séries B sympathiques qui résistent étonnamment à l’usure du temps sans que l’on sache vraiment pourquoi tant les handicaps y sont nombreux. Le téléaste Bruce Pittman filme ses scènes de dialogues assez platement et le grain de l’image renvoie aux produits formatés pour le petit écran. Les personnages sont tous des clichés que l’on retrouve dans la plupart des films de collège : la gentille et virginale héroïne, sa méchante némésis salope prête à tout, la bonne copine nunuche, la marginale-paumée enceinte, le petit copain dépassé par les événements, le bon ami étrange car féru de sciences… Marionnettes scénaristiques parfaitement manipulées, ces personnages vont permettre à l’intrigue de se dérouler, sans surprises ni accrocs, mais avec une touche d’humour et quelques audaces visuelles bienvenues. Ainsi le look typiquement années 80 (surtout les coupes de cheveux et les fringues particulièrement ignobles) donne un côté délicieusement kitsch à l’ensemble, faisant paradoxalement passer le prologue situé dans les années 50 pour plus moderne que le reste du film. Autre point fort, l’érotisme trouble qui saupoudre ponctuellement le métrage comme lorsque Vicki, alors possédée, tente d’embrasser sa meilleure amie sous la douche, puis la poursuit, intégralement nue, dans les vestiaires avant de lui réserver un sort sympathiquement gore. Ou encore la scène où elle séduit son propre père et le pousse pratiquement à l’inceste sous le regard de sa mère.
Au niveau du casting, hormis Michael Ironside qui se révèle assez sobre dans le rôle de Billy Nordham, il n’y a pas de célébrités en devenir, et la plupart feront régulièrement des apparitions dans diverses séries télévisées. Les cinéphiles avertis pourront s’amuser à relever les noms des personnages, qui sont tous ceux d’artisans du genre : Carpenter, Cooper, Henenlotter…
Au final un film sans prétentions, divertissant et suffisamment fun pour permettre de passer une bonne soirée devant son écran. Pour ceux qui en redemanderont, Mary Lou reviendra pour une suite géniale et encore plus délirante, PROM NIGHT 3 : THE LAST KISS (1990)…
See you later, alligator


Votre soif de lecture n'est pas rassasiée ?
Téléchargez les anciens numéros de Sueurs Froides


Inscrivez-vous à la liste de diffusion et accédez au
téléchargement des anciens numéros de Sueurs Froides :
- Une tranche d'histoire du fanzinat français
- 36 numéros de 1994 à 2010
- Près de 1800 films critiqués
Un index est disponible pour chercher un film ou un dossier
CLIQUEZ ICI.

- Article rédigé par : Éric Peretti

- Ses films préférés :


=> Pour prolonger votre lecture, nous vous proposons ce lien.
Share via
Copy link