Un texte signé André Quintaine

Japon - 2000 - Takashi Shimizu
Interprètes : Yuurei Yanagi, Chiaki Kuriyama, Hitomi Miwa, Asumi Miwa, Yoriko Doguchi

asian-scans

Ju-On

Au commencement, il y a Takashi Shimizu. Un réalisateur de la même école que Kiyoshi Kurosawa (CURE, KAIRO). Le premier film pour le cinéma de Takashi Shimizu est TOMIE : RE-BIRTH (2001). Mais, auparavant, en 2000, Takashi Shimizu s’est illustré en réalisant coup sur coup deux films en vidéo : JU-ON 1 et 2. Le succès rencontré par ses deux vidéos s’est soldé par la mise en chantier d’un JU-ON THE GRUDGE pour le cinéma en 2003. A l’heure où j’écris ces lignes, JU-ON THE GRUDGE 2 est sans doute déjà sorti au Japon et les Américains avec nulle autre que Sam Raimi sont sur le coup pour adapter le mythe de Takashi Shimizu pour le public occidental. En attendant que le mythe JU-ON ne déferle d’ici peu chez nous, nous vous pro-posons un petit retour sur cette série annoncée comme étant proche du chef-d’œuvre et qu’il est sans doute bon de remettre à sa place.

Il est sans doute préférable de ne pas trop en dire sur JU-ON premier du nom, tant il serait dommage d’en dévoiler la moindre intrigue.
JU-ON se distingue des autres films d’horreur nippons de plusieurs manières. Tout d’abord la narration choisie par Takashi Shimizu est originale. L’histoire n’est pas racontée d’une manière linéaire. Nous avons un fil conducteur, la visite d’un instituteur dans une famille que les absences fréquentes de leur enfant commence à inquiéter. Par intermittence, le réalisateur montre des séquences mettant en scène les membres d’une autre famille habitant la même maison. Ce n’est que lors du final que l’on comprend l’imbrication de toutes ces scènes.
Ce montage, parfaitement maîtrisé, permet au film de gagner en mystère.
Toutes ces séquences, ou plutôt ces sketches, se terminent par des moments chocs efficaces en matière de frissons dans le dos. Certes, certains dénouements sont plus ou moins terrifiants. Le dénouement du premier sketch est, par exemple, aussi simple que terrifiant. On se dit alors que le fantôme de RING n’a qu’à bien se tenir. Même si le reste du film n’est plus jamais aussi terrifiant que lors de ces quelques secondes, il n’empêche que toutes les scènes suivantes sont malgré tout excellentes. JU-ON oscille donc entre le génie et l’excellence.
De même, et toujours pour entretenir une frayeur constante, JU-ON n’explique pas grand-chose. Les questions non résolues sont nom-breuses, ce qui permet d’entretenir encore le mystère et donc la peur.
Il reste étonnant de voir qu’un film tourné en vidéo puisse être aussi excellent. Hormis BLAIR-WITCH, la peur avait jusqu’à maintenant toujours été réservée au grand écran, à la pellicule. C’est d’autant plus surprenant que, techniquement, le film n’est pas toujours une merveille. Même si la mise en scène est un modèle du genre, on ne peut pas en dire autant de l’éclairage, par exemple, digne parfois des plus mauvais reportages de France 3 Bourgogne/Franche-Comté.

Il reste que JU-ON fonctionne parfaitement et qu’il est préférable d’en parler dans le vide pour être sûr de ne pas gâcher le plaisir de ceux qui ont la chance de ne pas l’avoir encore vu. Il faut simplement retenir que JU-ON n’est pas aussi bon que RING, mais qu’il est, dans un autre genre, presque aussi effrayant.


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- Article rédigé par : André Quintaine

- Ses films préférés : Frayeurs, Les Griffes de la Nuit, Made in Britain, Massacre à la Tronçonneuse, Freaks

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