Un texte signé Frédéric Pizzoferrato

USA - 1976 - Russ Mayberry, etc.
Titres alternatifs : Baa Baa Black Sheep
Interprètes : Robert Conrad, Dana Elcar, James Whitmore Jr, Robert Ginty

retrospective

Les têtes brûlées

Cette série du milieu des années ’70 fit jadis les beaux après-midi de la télévision en racontant, de manière romancée, les aventures de « Papy » Boyington et de son escadrille de « têtes brûlées » (de « moutons noirs » en version originale) composée de soldats indisciplinés, bagarreurs, dragueurs et alcooliques. Le major Boyington lui-même, âgé de 35 ans, n’a plus le droit de voler mais, peu respectueux des grades et des règles de l’armée, il décide cependant de combattre les Japonais durant la guerre du Pacifique. Robert Conrad, une décennie après la fin des mythiques MYSTERES DE L’OUEST incarne avec brio ce militaire entouré d’une poignée d’acteurs chevronnés comme James Whitmore Jr (vu dans d’innombrables séries tels que DALLAS ou K2000) et Robert Ginty qui deviendra célèbre en campant le vigilante au lance-flamme THE EXTERMINATOR dans les deux longs-métrages homonymes. Adaptée du livre autobiographique du véritable Boyington, la série comprend deux saisons pour 36 épisodes au total et fut diffusée aux USA entre septembre 1976 et avril 1978. On put la découvrir en France (sur Antenne2) à la même époque et les nostalgiques de la « télé de papa » seront ravis de pouvoir la revoir dans une édition blu ray intégrale joliment restaurée.
« Flying misfits », le pilote, d’une durée de 100 minutes, s’apparente à un film et conte une histoire complète en nous détaillant la manière dont « Papy » Boyington monte son escadrille de brebis galeuses, version « gentillette » des 7 MERCENAIRES ou des 12 SALOPARDS. Après l’attaque de Pearl Harbor, le commandant Greg Boyington, membre des célèbres tigres volant, se heurte à son supérieur, le général Chennault, et finit par s’envoler vers Calcutta aux commandes d’un avion volé. Il trouve finalement un appui en la personne du général Moore et organise une équipe d’as de l’aviation insubordonnés pour combattre les Japonais.
Représentatif de l’ensemble de la série, ce « pilote » (terme ici très approprié) rassemble toutes les qualités ultérieures des TETES BRULEES : une ambiance de camaraderie bien rendue entre les aviateurs, un humour efficace, une certaine insouciance (« cette guerre va être drôle » déclare un des soldats) et de beaux combats aériens où interviennent les magnifiques Corsaires, lesquels mènent la vie dure aux Zéro japonais. Evidemment, les affrontements dans les airs souffrent parfois de la prédominance de stock shots pas toujours convaincants vu la mauvaise qualité des images disponibles (défaut accentué par le blu ray). Une partie de ces combats aériens provient de la superproduction LA BATAILLE D’ANGLETERRE.
Les conflits entre les différents pilotes (souvent rapidement résolus) et leurs aventures romantiques, par exemple avec les infirmières locales, se chargent du « liant » entre les aventures guerrières, lesquels bénéficient de l’attrait exotique des décors paradisiaques du Pacifique. L’intrigue se termine à la fin du « pilote » (nous avons droit à un petit coda sur la suite des aventures de « Papy ») mais LES TETES BRULEES reviendront pour de nombreuses aventures, lesquels se montreront souvent humoristiques, à l’image de la série MASH.
Pour les lecteurs de bandes dessinées, les démêlées des « Têtes brûlées » rappellent également les aventures de Buck Danny et de ses compagnons et on retrouve dans la série la même alternance de légèreté et de gravité, contexte guerrier oblige. Un bon exemple en est offert par le quatrième épisode de la première saison, « le réprouvé » où une intrigue sérieuse à propos d’un pilote considéré comme un « porte poisse » se voit entrecoupé de scènes humoristiques dans lesquelles Papy se fait passer pour un haut gradé afin de récupérer du matériel à destination de son escadrille.
Quarante ans après son apparition sur la petite lucarne, LES TETES BRULEES accuse certes le poids des ans dans ses mécanismes narratifs et sa mise en scène très classique mais demeure un divertissement tout à fait plaisant et estimable, à savourer au compte- goutte de préférence.


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- Article rédigé par : Frédéric Pizzoferrato

- Ses films préférés : Edward aux Mains d’Argent, Rocky Horror Picture Show, Le Seigneur des Anneaux, Evil Dead, The Killer


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