Un texte signé Frédéric Pizzoferrato

USA - 1989 - Michael A. Simpson
Titres alternatifs : Sleepaway Camp III - Teenage Wasteland
Interprètes : Pamela Springsteen, Tracy Griffith, Michael J. Pollard, Mark Oliver

retrospective

Massacre au camp d’été 3

A Atlanta, la célèbre tueuse en série transsexuelle Angela Baker supprime une adolescente nommée Maria afin d’usurper son identité. Maria, en effet, a été choisie pour participer à un camp de vacances organisé par un couple de personnes âgées, Herman et Lily Miranda. Ayant racheté le tristement célèbre camp Rolling Hills où se sont déroulés les précédents massacres commis par Angela Baker, les petits vieux tentent de rentabiliser leur acquisition en mettant sur pied une expérience de mixité sociale. L’idée est de confronter des adolescents défavorisés avec d’autres jeunes provenant, eux, des beaux quartiers. Chapeauté par l’ancien flic Barney Whitmore, traumatisé par la mort de son fils Sean, tué par Angela l’année précédente, une douzaine d’adolescents débarquent au camp New Horizons. Mais Angela, sous l’identité de Maria, ne tarde pas à prendre en grippe ses compagnons et le carnage recommence.

Débutée en 1983 par un slasher très glauque mémorable pour son final surprenant, la saga MASSACRE AU CAMP D’ETE connaît, en 1988, un second épisode plus porté sur la comédie gore, cette fois tourné par Michael A. Simpson. Ce dernier remet le couvert dans la foulée avec ce MASSACRE AU CAMP D’ETE 3 dans lequel nous retrouvons, bien évidemment, Pamela Springsteen (la sœur du Boss !) qui reprend son rôle de tueuse cinglée bien décidée à zigouiller tout une bande d’adolescents abrutis plus enclins à se peloter dans les tentes qu’à chanter « I’m a happy camper ». La jeune actrice surjoue toujours de manière amusante, lance des vannes idiotes et accomplit un numéro de cabotinage éhonté qui reste certainement l’atout principal du métrage. Du côté des victimes, notons la présence de Tracy Griffith, sœur de Melanie, et celle de Michael Pollard, un vétéran vu dans BONNIE AND CLYDE ou encore le western QUATRE DE L’APOCALYPSE.
Gardienne de la moralité, l’enthousiaste Angela extermine une quinzaine de personnes, toutes coupables de l’une ou l’autre faute à ses yeux : fumeurs de joint, alcooliques, vieux pervers, nymphomanes, rebelles, ou simplement trop jolies…toutes connaîtront un sort funeste. Hélas, alors que MASSACRE AU CAMP D’ETE 2 s’avérait joyeusement gore, cette suite met la pédale douce sur l’hémoglobine et laisse hors champ la plupart des scènes de meurtres, n’en montrant que brièvement le résultat. L’explication réside simplement dans la volonté des producteurs de s’assurer un classement « R » et d’éviter un « X violence », même si le dvd permet, aujourd’hui, de déguster les passages incriminés en bonus. Un peu frustrant pour les amateurs, lesquels se consoleront avec les quelques scènes de nudité gratuite, sympathiques mais néanmoins plutôt timides pour un slasher à petit budget des années ’80.

Essentiellement référentiel et humoristique (jusque dans les noms des principaux protagonistes inspirés de WEST SIDE STORY), MASSACRE AU CAMP D’ETE 3 verse, plus encore que son prédécesseur, dans la parodie foutraque et les gags horrifiques. Laissant de côté les éléments les plus malsains de l’original, cette seconde séquelle élude le changement de sexe de la tueuse et substitue aux enfants d’antan de libidineux teenagers très caricaturaux. Le réalisateur Michael A. Simpson, pour sa part, aligne les clichés du slasher avec un excès de second degré annonçant les futures mises en abimes à la SCREAM mais la recette tourne rapidement en rond en dépit de la durée réduite d’un métrage. Manquant de la fraicheur et de l’enthousiasme du précédent, MASSACRE AU CAMP D’ETE 3 déroule, au final, une intrigue rudimentaire et linéaire enchainant une brève scène dialoguée à un meurtre suivi d’une remarque ironique lancée par Angela. Le cinéaste répète le procédé une douzaine de fois et provoque, fatalement, une certaine lassitude, d’autant que les « productions values » minimales trahissent le petit budget dont il a bénéficié. Entièrement tourné dans une forêt ou dans quelques baraquements figurant un camp de vacances, MASSACRE AU CAMP D’ETE 3 se suit sans déplaisir et même avec un sourire complice mais ne se démarque pas vraiment de la masse de slasher forestiers de série B sortis au cours des années ‘80.

La série se poursuivit ensuite avec un SLEEPAWAY CAMP : THE SURVIVOR à ce jour inachevé et seulement disponible en version composite avant le retour du metteur en scène de l’original, Robert Hiltzik pour RETURN TO SLEEPAWAY CAMP en 2008 et un SLEEPAWAY CAMP REUNION 3D annoncé pour 2011.


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- Article rédigé par : Frédéric Pizzoferrato

- Ses films préférés : Edward aux Mains d’Argent, Rocky Horror Picture Show, Le Seigneur des Anneaux, Evil Dead, The Killer


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