Mr Robot – saison 2

Eliott est un hackeur de génie. C’est un jeune homme paraissant être atteint du syndrome d’asperger suivi par une psychologue. De jour, il exerce un travail d’informaticien dans une société de protection des entreprises contre les attaques cybernétiques. De nuit, il joue les super héros sur la toile en dénonçant des prédateurs sexuels aux autorités. Eliott fait la rencontre de Mr Robot et sa bande de hackeurs. Ces derniers tentent de provoquer une véritable révolution en hackant le système bancaire, responsable, selon eux, des maux de la société moderne.

La particularité de la série MR ROBOT est d’aborder deux thématiques en parallèle.

La première particularité voit Eliott et ses amis hackeurs défaire le système bancaire actuel afin de libérer la société. Evidemment, cette thématique découle directement de la crise des subprimes et de la remise en question qui est faite actuellement du système. Un parti Pirate existe dans certains pays, un parti qui propose une démocratie passant par l’utilisation d’internet afin de connaître l’avis de tous. Et la série pourchasse ainsi, à travers son héros, l’idée d’une révolution possible via le hacking. Bien sûr, elle nous confronte également aux limites, ainsi qu’aux dangers provenant à la fois du système et à la fois du monde criminel des hackeurs.

La seconde particularité de la série est de placer le spectateur dans la tête du héros qui fonctionne d’une manière très différente de l’individu lambda. Il est difficile de savoir ce qu’est exactement Eliott, un asperger ? un autiste de haut niveau ? Quoi qu’il en soit, le spectateur ne sait que ce que le héros pense exactement. Comme avec la série HOUSE OF CARDS, le spectateur est directement impliqué dans les actions du héros lorsque celui-ci s’adresse à lui en aparté. Littéralement, le spectateur est l’ami imaginaire du héros, auquel donc il s’adresse. Or, Eliott a parfois des trous de mémoire, voire il peut nier certains pans de la réalité. Ceci donne à la série une narration particulièrement originale et parfois désarçonnant.

Comme la première saison propose une fin ferme et définitive, on peut se demander si la mise en chantier d’une nouvelle saison était bien nécessaire. D’autres séries ont, par le passé, proposé une première saison complète sans savoir comment enchainer une seconde saison (HEROES, PRISON BREAK). Mais MR ROBOT a choisi une piste plutôt intelligente et originale, en ayant pas peur de chambouler un peu le spectateur. Ainsi, la première saison n’est que l’accomplissement d’une première tâche, qu’une bataille en somme dans une vaste guerre contre le système mais aussi la première phase d’un parcourt mental particulier.

La série poursuit son cheminement artistique audacieux avec une continuelle remise en question de ce que le spectateur peut avoir pour acquit. Toujours dans une approche quasi expérimentale autant dans la mise en scène que dans la naration proposée, MR ROBOT est un objet télévisuel très intéressant. Cette saison 2 est loin d’être décevante, au contraire, elle s’avère plus profonde encore que la saison 1, n’hésitant pas à bousculer ses personnages.