Un texte signé Philippe Delvaux

Brèves

Offscreen 2017 lève un coin du voile sur sa prog’

Allez, zou, brut de décoffrage, on vous reprend in extenso le communiqué de presse d’Offscreen, tout frais tout chaud, à peine démoulé du four !

“L’Offscreen Film Festival, rendez-vous annuel des amateurs de cinéma culte et alternatif, s’ouvrira le mercredi 8 mars avec “Grave”. Ce premier long-métrage de Julia Ducournau, co-production franco-belge qui a fait sensation au dernier festival de Cannes, est un film cru sur l’adolescence, une histoire d’horreur viscérale traitant de la féminité, de l’éveil sexuel et des liens troubles entre deux sœurs.

Ce film sera une parfaite entrée en matière pour trois semaines de festin cinéphile réparties entre le Cinéma Nova, la Cinematek, le Cinéma Ritcs, Bozar et une série d’autres endroits en dehors de Bruxelles. Pas moins de soixante longs-métrages et une sélection de courts-métrages sont au programme. Des films qui nagent à contre-courant, des films qui bousculent, qui étonnent, qui touchent. Des classiques cultes aux titres d’exploitation en passant par les travaux contemporains de réalisateurs authentiquement indépendants.

Le programme est divisé en plusieurs sections. Offscreenings est le programme dans lequel nous présentons les films cultes de demain. Cette année, il portera une attention toute particulière aux réalisatrices. En plus de Julia Ducournau avec “Grave”, Alice Lowe avec son slasher à l’humour noir “Prevenge” et Anna Billers avec son ode somptueuse à l’horreur vintage “The Love Witch” démontrent que féminisme et sensibilité au genre se complètent parfaitement. A côté de ceux-ci, nous présenterons également des avant-premières venues du monde entier : “Alipato: The Very Brief Life of An Ember” de Khavn (le réalisateur philippin de “Ruined Heart”), le déjà culte “The Greasy Strangler” de Jim Hosking, “Tenemos La Carne” (“We Are The Flesh”) du Mexicain Emiliano Rocha Minter ou encore “Samurai Rauni” du Finnois Mika Ratto.

Notre rétrospective Once Upon A Time in Czechoslovakia recèle une série de perles magnifiques, originaires d’un pays – qui a entre-temps cessé d’exister – à la riche tradition d’adaptations de contes, légendes et histoires populaires. Dix-huit films d’avant et après 1968 (année-charnière de l’histoire du pays) parmi lesquels “Valerie and Her Week of Wonders” (Jaromil Jires, 1970), “Case for a Rookie Hangman” (Pavel Jurácek, 1969), “A Report on the Party and the Guests” (Jan Nemec, 1966), “The Witches’ Hammer” (Otokar Vavra, 1970), “Three Nuts For Cinderella” (Václav Vorlícek, 1973) ou encore “The Little Mermaid” (Karel Kachyna, 1976) offrent un échantillon étendu de ce cinéma d’Europe centrale des années 60 et 70, à la fois fascinant et fantastique. Le réalisateur Juraj Herz viendra présenter en personne quelques-uns de ses films, parmi lesquels “The Cremator”, “Morgiana”, “The Ninth Hearth” et “Beauty and the Beast”. La rétrospective sera aussi l’occasion de (re)découvrir le travail de l’animateur en stop-motion Jiří Barta (e.a. “Krysar” et “Toys In The Attic”), qui donnera également une masterclass aux étudiants en cinéma.

Tout aussi esthétique mais dans un genre radicalement différent, nous honorerons également le travail du réalisateur porno américain Stephen Sayadian (AKA Rinse Dream). Il viendra présenter en chair et en os ses classiques surréalistes “Café Flesh” et “Nightdreams” ainsi que le plus camp “Dr. Caligari”.

Une poignée de films d’action et d’exploitation indonésiens assureront la touche exotique du festival. Nous avons extrait des productives années 80 “The Warrior” avec Barry Prima et le rip-off légendaire “Lady Terminator”. Des œuvres plus récentes seront également de la partie à travers “Garuda Power: Fantasy Films from Indonesia”: un documentaire de 2014 qui retrace l’épopée du cinéma d’action indonésien, depuis ses débuts dans les années 1930 jusqu’au succès le plus récent de “The Raid”.

Avec le module thématique Apocalypse 69, nous raconterons l’Amérique anno 1969. Le rêve hippie se désagrège alors, et se transforme en un ‘bad trip’ psychotique : l’Eglise de Satan d’Anton Lavey inquiète les bien-pensants, les Hell’s Angels tuent un spectateur noir lors d’un concert des Rolling Stones à Altamond, l’actrice hollywoodienne Sharon Tate est sauvagement assassinée par les membres de la Famille de Charles Manson… et l’industrie cinématographique s’en inspire avec avidité. Le programme comporte une dizaine de films, dont les délires biker “Satan’s Sadists” (Al Adamson, 1969) et “Werewolves on Wheels” (Michel Levesque, 1971), les expérimentations underground de Kenneth Anger (“Invocation of My Demon Brother” (1969), “Lucifer Rising” (1972)), le documentaire “Gimme Shelter” (Albert Mayles, 1970) et “Multiple Maniacs” (1970) de John Waters présenté dans une version restaurée.

Un hommage au réalisateur polonais Walerian Borowczyk, décédé en 2006, auteur de films d’animation novateurs (“Le théâtre de Monsieur et Madame Kabal”) et de films érotiques controversés (“The Story of Sin”, “Goto, l’Île d’Amour”, “Blanche”, “Contes Immoraux”, “La Bête”, “Behind Convent Walls”) complétera le programme de cette dixième édition.”

La programmation complète sera dévoilée ce 9 février.
En attendant, faites un tour sur Sueurs Froides, certains des films présentés à Offscreen y sont déjà chroniqués:

Pour notre part, on vous conseille déjà Grave (chroniqué sur Sueurs Froides), tous les Borowczyk (réédités ces temps-ci en dvd. Les héroïnes du mal ou Collection privée attendent votre lecture sur Sueurs Froides), n’importe quel Jiri Barta (mais surtout son génial “Dans le grenier”, chroniqué sur Sueurs Froides, s’il est présenté à Offscreen), les œuvres du volubile Sayadan (y’a pas à dire, ça vous change de Youporn), et c’est peu dire qu’on est impatient des perles tchécoslovaques annoncées.


- Article rédigé par : Philippe Delvaux

- Ses films préférés :


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