Un texte signé Thomas Descamps

retrospective

Omega Doom

Le scénario d’OMEGA DOOM est inspiré du film JOJIMBO, d’Akira Kurosawa réalisé en 1961, l’histoire d’un samouraï errant faisant étape dans un village terrorisé par deux clans rivaux, et qui, en se ralliant successivement à l’un et à l’autre, va précipiter leur chute et délivrer les villageois.
A l’origine, Albert Pyun et Ed Naha, les scénaristes, situaient l’action à Paris, dans le parc Disneyland. Les personnages, les animatroniques d’une attraction phare, continuaient à fonctionner après une catastrophe ayant ravagé la terre.
Finalement, OMEGA DOOM met en scène une créature synthétique (Rutger Hauer, le personnage-titre), fabriquée pour favoriser la résurgence de l’espèce humaine face aux robots, dans un futur post-apocalyptique. Le héros se rend dans une zone urbaine délabrée et quasi déserte. Il va y affronter deux groupes d’humanoïdes rivaux, passivement soutenu par deux personnages périphériques acquis cause : Une tenancière de bar à eau et une tête de robot parlante en attente d’un nouveau corps.
Les deux camps adverses sont les Roms, menés par Cœur d’Acier, et les Droïds ayant pour leader Zed. Ils se disputent le contrôle de la zone, persuadés qu’un lot d’armes y est caché, lequel leur permettrait de combattre les humains. Omega Doom est là pour éradiquer la menace.
La première rencontre du héros, avec « The Head » (Norbert Weisser), donne lieu à une scène quasi comique durant laquelle la tête fusionne avec le corps d’un robot soldat décapité, dans un petit concerto de grimaces et de gesticulations épileptiques.
« The Head », malgré son nouveau corps est martyrisé par Marko (Jahi Zuri), un membre des Droïds. Ce dernier, au physique et au style évoquant le basketteur Dennis Rodman, le décapite à nouveau et s’amuse à fracasser la tête restante contre les murs. Marko sera la première victime d’Omega Doom, lors d’un duel rapide à l’arme laser, filmé comme un western, gros plan sur les visages et sur la main qui dégaine.
Notre héros va ensuite régler leur compte aux autres personnages, dont Zed (Shannon Whirry), qu’il laisse mourante avec un trou béant dans le ventre, hommage au MORT OU VIF de Sam Raimi, et Cœur d’acier (Tina Coté), après un combat au corps à corps un peu plus consistant, conclu par une décapitation.
A la fin de son œuvre de nettoyage, Omega Doom retourne voir Zed, à qui il tourne la tête vers le soleil pour qu’elle puisse le voir une dernière fois avant de s’éteindre définitivement.
Le film s’achève sur un extrait du poème de Dylan Thomas « And death shall have no domination », dont la traduction donne « Et la mort n’aura pas d’empire », leitmotiv qui souligne bien à l’atmosphère crépusculaire qui entoure le film.
OMEGA DOOM souffre de scènes d’actions rares, peu lisibles et d’effets spéciaux sommaires (quelques flashs pour les déflagrations). Parallèlement, le film est bavard et lent, ce qui, malgré les 1H15 séparant génériques de début et de fin, rend donc sa vision assez pénible. Rutger Hauer traverse le métrage en fournissant une performance très en dessous de celle qui faisait de lui un « répliquant » magnétique et inquiétant dans BLADE RUNNER.
Dans la même veine, Albert Pyun est également le réalisateur de CYBORG (1989 avec Jean-Claude Van Damme) et de sa préquelle CYBORG NEMESIS (2014 avec Steven Seagal).


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- Article rédigé par : Thomas Descamps

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