Un texte signé André Cote

USA - 2010 - Patrik Syversen
Interprètes : Ruta Gedmintas, Joshua Bowman, Perdita Weeks, Courtney Hope, Bruce Payne...

BIFFF 2011Gérardmer 2011

Prowl

Une adolescente, Amber, rêve de quitter la petite ville américaine où elle a toujours vécu et voudrait s’installer dans une grande ville. Ses amis l’accompagnent dans cette virée, mais tombent en panne en chemin. Le petit groupe est contraint de demander de l’aide à un routier. Celui-ci va les donner en pâture à de mystérieuses créatures.

Il est difficile d’analyser correctement le long-métrage de Syversen sans dévoiler des informations livrées très tardivement. Néanmoins, sans trop en dire, nous pourrions rapprocher PROWL de TOUT LE MONDE AIME MANDY LANE (ALL THE BOYS LOVE MANDY LANE) de Jonathan Levine. En effet, les deux films ont la même aptitude à troubler notre perception des personnages, alors que la structure du récit, de prime abord, paraît galvaudée et, par conséquent, le moindre rebondissement prévisible.
Ainsi, dans TOUT LE MONDE AIME MANDY LANE, nous voyons des adolescents s’installer dans une maison isolée pour les vacances. Le petit groupe devient très vite la victime d’un mystérieux tueur. Or, l’originalité du métrage de Levine réside dans sa faculté à rendre attachants et surtout ambigus des protagonistes qui auraient pu être plus lisses et réduits à de simples stéréotypes. Il faut souligner qu’avant la virée, ils ont été témoins de la mort d’un de leurs amis. De ce fait, on peut comprendre que cet événement ait un peu entamé leur moral, ce qui les éloigne de la naïveté habituelle des personnages dans ce type de production. De la même manière, dans PROWL, l’escapade du groupe est motivée par le désir d’Amber de quitter la petite communauté où elle a passé sa vie. Son malaise est justifié par la découverte de son adoption et pour elle, son voyage sonne comme une quête d’identité. Un sentiment renforcé par le combat contre les créatures que ses amis et elle vont rencontrer, cette lutte la poussant à révéler la femme forte qui est en elle.
Cependant, si le film de Syversen brasse quelques thématiques intéressantes, il faut reconnaître que le métrage souffre de plusieurs défauts techniques. Les spectateurs attentifs pourront repérer des problèmes d’éléments incrustés dans les images lors de plusieurs scènes, notamment celle d’une discussion en voiture. Elle semble avoir été fil-mée en studio pour plus de confort, mais les techniciens n’ont pas réussi à effectuer un bon raccord d’éclairage entre le visage des acteurs et le décor qui défile à l’arrière. Il en est de même pour les créatures, qui laissent deviner des câbles ici et là, ce qui est bien dommage, étant donné la qualité de leurs maquillages qui sont, eux, suffisamment soignés pour les rendre terrifiants.
Enfin, il serait inexcusable de ne pas mentionner la présence d’un acteur très populaire chez les amateurs de cinéma fantastique et d’action, le bien nommé Bruce Payne. Grâce à un jeu posé et très british, il a tenu l’affiche de PASSAGER 57 au côté de Wesley Snipes, et de HIGHLANDER 4, et sa prestation est pour beaucoup dans le capital sympathie de DONJONS ET DRAGONS 1 et 2, qui pâtissent d’une mauvaise réputation. Dans tous ces films, il livre des performances remarquables en tenant des rôles de méchants délectables. En somme, il fait partie des acteurs parvenant à tirer un long-métrage par le haut grâce à sa prestance. Dans PROWL, avouons-le, il fait preuve d’une sobriété étonnante, mais sa courte participation est à elle seule une curiosité non négligeable.
Malgré ces imperfections techniques, Syversen parvient à installer une ambiance poisseuse et à maintenir un minimum de tension. On regrette juste une conclusion un peu abrupte, mais dans l’ensemble, on peut dire que PROWL, sans arriver à la cheville d’un TOUT LE MONDE AIME MANDY LANE, s’avère tout de même assez fréquentable.


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- Article rédigé par : André Cote

- Ses films préférés : Dark City, Le Sixième Sens, Le Crime Farpait, Spider-Man 3, Ed Wood


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