Un texte signé Frédéric Vernichon

Royaume-Uni - 1987 - Norman J. Warren
Titres alternatifs : Bloody New Year
Interprètes : Suzy Aitchison, Nikki Brooks, Colin Heywood, Mark Powley...

retrospective

Réveillon Sanglant

Ce film nous l’avons vu de nombreuses fois. Un groupe de jeunes (trois garçons, trois filles, ce qui est pratique), ici poursuivit par trois forains (encore le chiffre trois) avec lesquels ils ont eu une altercation quelques instants plus tôt, sont en mer, leur embarcation coule et n’ont d’autres choix que de se rendre à la nage sur l’île la plus proche (très proche même). Sur cette île, bien sûr, aucuns otoctones qui vous accueillent des colliers de fleurs à la main en remuant du bassin, aucune fille des îles, rien. Après cinq minutes de marches, à peine, vous apercevez, à l’abri derrière une petite forêt, un hôtel. Dans cet hôtel, parfaitement entretenu, vous ne trouvez personne. Alors vous vous installez, vous allez au bar boire un coup, comme nos amis du film vous faites l’amour à votre copine (il faut bien garder le moral), dans une chambre ou la cave, peu importe, puis d’un coup survint des faits étranges… Une femme de chambre vous apporte une couverture, le film que vous avez lancé dans la salle de projection de l’hôtel devient soudainement agressif, les objets s’animent, l’une vos amies se mets à courir dans tous les sens en hurlant… Un seul mot d’ordre vient rapidement animer les survivants : quitter l’île. Malheureusement, une île veut parfois garder ces hôtes près de soit…
C’est du vu et revu et pourtant c’est toujours sans déplaisir qu’on se laisse porter devant ce genre de films. Allez savoir pourquoi… Est-ce leurs côtés ‘‘film fauché’’ qui les rendent sympathiques ? Sans doute. Si le scénario de REVEILLON SANGLANT est archi balisé, les maquillages faits maisons, qu’ils comportent des passages volés à des films cultes tournées un peu plus tôt (clin d’œil à EVIL DEAD avec cette séquence improbable ou une entité tente de s’emparer de deux de nos héros), que tout ces faits surnaturels sont bien sûr la faute du gouvernement, qu’il y a toujours l’une des filles qui se met à courir dans tous les sens en hurlant au moindre craquement du planchet, faut croire que tous ces clichés mis les uns derrières les autres ne peut réussir à nous mettre la scoumoune, voir même réussir à nous tirer quelques sourires à une heure parfois tardive de la nuit.
Mis en scène par Norman J. Warren, dont c’était le dernier film après une petite carrière passé dans le genre (en tout et pour tout cinq long métrages, avec des titres aussi accrocheur que LE ZOMBIE VENU D’AILLEURS, LA TERREUR DES MORTS VIVANTS, SATAN’S SLAVE, INSEMINOÏD et donc celui-ci, entre 1977 à 1987), REVEILLON SANGLANT, tout comme grand nombre de ses collègues de l’époque, a considérablement vieilli ; les raisons qu’il le fit sortir avec une jolie interdiction aux moins de 18 ans voilà vingt ans apparaissant aujourd’hui bien obscur, tant le résultat final équivaut à un gentil film tourné en vacances par une bande de joyeux lurons. D’ailleurs, là est sa principale, pour ne pas dire sa seule, grande qualité. Un plaisir nostalgique de ce cinéma des années 80, où ce genre de production pouvait sortir sur les écrans pour quelques sous, si insignifiant qu’immédiatement sympathique.
Comme les personnages du film, qui enfilent leurs vêtements des années 50 (déguisement pour les années 80), tout ceci ne rime à rien, ne serait-ce que de s’adonner un temps au plaisir enfantin de remonter les aiguilles du temps.


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- Article rédigé par : Frédéric Vernichon

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