Un texte signé André Quintaine

USA - 2018 - Andy Mitton
Interprètes : Arija Bareikis, Alex Draper, Zach Jette, Greg Naughton Carol Stanzione, Charlie Tacker

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The Witch in the Window, drôle de cohabitation

Les personnes qui s’attendent à un film de maison hantée générique risquent de rester sur leur faim avec The Witch in the window.

La réussite du réalisateur Andy Mitton réside dans le fait qu’il a su trouver l’équilibre entre horreur et drame social, au point que la relation père/fils que d’écrit le film n’aurait plus le même sens dans un contexte différent.

The Witch in the window raconte l’histoire d’un père qui s’est éloigné de son fils et de sa femme et qui, pour se faire pardonner, a acheté une petite maison à la campagne pour la rénover, car c’est son métier. C’est une belle maison, identique à celle dont rêve son ex-femme et qui serait parfaite pour permettre à son fils de grandir loin de la ville et des dangers du monde actuel.

L’ennui, c’est qu’un fantôme occupe déjà les lieux…

« Je suis déçu car à ton âge je pensais que tu serais encore un enfant ; l’enfant que je connais aurait adoré cet endroit »

La relation père-fils occupe une bonne partie de la première partie du film. Si ce chapitre s’avère particulièrement juste, c’est parce que l’attachement du père pour son fils et du fils pour son père est superbement retranscrit à l’écran par Alex Draper et Charlie Tacker.

Finn n’est pas un gamin impertinent et stupide. Au contraire, adolescent désabusé par la vie citadine, il a parfaitement saisi le manque de sens  qui y règne.

Ainsi, s’il rejette au premier abord la vie à la campagne, il s’imprègne très vite de sa simplicité et parvient à reconquérir son père.

Un discours de vérité s’installe entre les deux, magistralement résumé par cette remarque que partage Finn avec son père :

«Imagine que toutes les réponses à tes questions se trouvent derrière une porte dont la serrure est vraiment pourrie. Tu ne crois pas que tu voudrais casser cette serrure pour jeter un coup d’oeil ? »

Évidemment, Simon imagine que la question qui tourmente son fils est d’ordre sexuel, mais il se trompe.

C’est ainsi que Simon découvre que Finn, qui n’est encore qu’un enfant, est tourmenté par des interrogations d’une grande violence. Par la même occasion, cet événement lui renvoie son échec en tant que père puisqu’il n’a pas su le protéger.

35 % Film de maison hantée, 65 % drame parental

C’est à la moitié du film, lorsque la relation père/fils s’améliore grandement, que le film bascule dans le fantastique. La première apparition de la sorcière est d’autant plus effrayante qu’inattendue puisqu’on s’est alors passionné pour les relations entre les acteurs.

Il faut dire que Lydia est l’étoffe dont sont fait les cauchemars. Elle est toujours présente et aime se cacher à l’arrière-plan, derrière les fenêtres ou dans l’ombre.

Les adeptes des sursauts terrifiants seront gâtés, les autres les toléreront , car ils sont bien amenés et justifiés.

Jusqu’à la fin, le fantastique continue de s’appuyer sur la relation entre Simon et Finn que Lydia, la sorcière, exploite. C’est intéressant et important car cela permet de justifier les comportements de la sorcière qui n’agit pas simplement pour distribuer des jump scare.

La conclusion, à la fois terrifiante et belle, est surprenante, mais parfaitement cohérente avec l’oeuvre.

Peu avant The Witch in the window, Andy Mitton s’est rendu coupable d’un autre petit bijou. Dans We go on un jeune homme, obsédé par la peur de mourir, offre l’intégralité de ses économies à la personne qui lui donnera la preuve de la vie après la mort. Après avoir rencontré un bon paquet d’escrocs, le héros est confronté à un véritable démon qui va lui faire regretter sa curiosité. Le traitement était agréable, le suspense savamment entretenu et les surprises joliment amenées… comme dans The Witch in the window. Ainsi, Andy Mitton démontre sa volonté d’élever le genre, ce qui devrait faire de lui un réalisateur à suivre.

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Bande annonce de We go on :

WE GO ON Bande Annonce VF (2020) Thriller

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- Article rédigé par : André Quintaine

- Ses films préférés : Frayeurs, Les Griffes de la Nuit, Made in Britain, Massacre à la Tronçonneuse, Freaks... Passionné de cinéma de genre, oeuvre également sur les blogs ThrillerAllee consacré au cinéma allemand et L'Écran Méchant Loup dédié aux lycanthropes au cinéma


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