Japon - 2000 - Ryuhei Kitamura
Interprètes : Tak Sakaguchi, Yuichiro Arai, Hoshimi Asai, Toshiro Kamiaka, Takehiro Katayama

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Versus

J’ai mis bien du temps pour me décider à regarder ce fameux VERSUS de Ryuhei Kitamura. Tout le monde me disait que ce film était génial, jouissif, etc, etc. Pourtant, je n’étais pas très chaud. C’est là que l’on voit la différence entre un bon rédacteur en chef et les autres… Les mauvais films, ça se voit au premier coup d’œil !
Il n’y pas vraiment de scénario dans VERSUS mais là n’est pas le sujet du film. De toute façon, il s’agit d’un film pour jeunes décérébrés, alors pourquoi diable essayer d’y mettre une trame quelconque.
Deux prisonniers s’évadent. Ils sont dans une forêt. Cette forêt est l’une des portes vers ” l’autre côté “. Chaque personne qui perd la vie ici revient tout de suite d’entre les morts sous la forme d’un zombie. Le problème, c’est qu’il y a beaucoup de cadavres enterrés un peu partout parce que c’est justement ici qu’une bande de yakuzas avait décidé de faire disparaître leurs ennemis.
Certes, je suis un peu dur avec ce film mais il faut bien mettre les points sur les ” i ” : VERSUS n’est qu’un film d’action, banal en plus. Ca court dans tous les sens, les combats au sabre et les gunfights sont nombreux, la musique emballe et la mise en scène de Ryuhei Kitamura est dans la même veine : il a bien retenu la leçon servie par Sam Raimi dans son EVIL DEAD et sa caméra est sans cesse en mouvement. Il faut ajouter à cela un humour qui n’est pas toujours utile et vous obtenez un film qui ressemble beaucoup plus à un jeu vidéo qu’à un film fantastique, ou d’action, ou de science-fiction, ou de je ne sais pas quoi d’autre.
VERSUS essaye également de mélanger de nombreux genres différents, ce qu’il réussit d’ailleurs plutôt bien. Mais son principal problème reste qu’il s’avère, en définitive, terriblement long et même carrément ennuyeux. Le scénario étant ce qu’il est, VERSUS ne réussit jamais à captiver par son histoire. Alors, il essaye de retenir son spectateur par son action et le constat que l’on peut faire est qu’il finit très rapidement par devenir extrêmement répétitif. Au bout d’un moment, on commence à regarder sa montre et l’on s’étonne que seulement 60 petites minutes se sont écoulées. On se rappelle alors que la durée du film est de 2 heures et c’est à ce moment-là que l’on commence réellement à s’inquiéter. Et notre inquiétude est confirmée par la suite car VERSUS ne se renouvelle absolument jamais. Les scènes d’action se suivent et se ressemblent. Certes, le scénario essaye d’ajouter une nouvelle accroche qui donne un sens à la présence des personnages dans ce coin perdu mais c’est on ne peut plus conventionnel et sans originalité. Seule la fin est quelque peu surprenante.
C’est avant tout un sentiment de lassitude qui se dégage de ce VERSUS qui a vraiment trop peu de choses à dire et à montrer pour se permettre de durer 120 minutes. En même temps, ce n’est pas non plus un mauvais film. On peut comprendre que certains se soient laissés prendre au jeu. Quelque part il symbolise plutôt bien cette génération de films où l’on ne cherche plus à interloquer le spectateur mais à l’amuser. VERSUS est un divertissement honnête, tout simplement, mais assurément rien de plus.


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