Welcome to the jungle
En 1995, Jonathan Hensleigh, jusqu’alors scénariste sur la série LES AVENTURES DU JEUNE INDIANA JONES, devient l’auteur de l’un des plus grands films d’action jamais tourné, UNE JOURNEE EN ENFER. Cette troisième aventure de John McLane réalisé avec un brio hallucinant par John McTiernan fait de Hensleigh l’auteur à embaucher pour tout film d’action. Et le voilà recruté par Jerry Bruckheimer qui lui fait réécrire la plupart de ses blockbuster de la fin des années 90. Tenté par la mise en scène, Hensleigh passe du clavier au combo en 2004 avec un PUNISHER plus que controversé. Trois ans plus tard (et quelques scénarii dont le NEXT de Lee Tamahori) Hensleigh est de retour à la mise en scène sous la houlette de la productrice Gale Ann Hurd a qui l’on doit des joyaux comme la saga TERMINATOR.
1961 : Michael Rockefeller, fils du vice-président des Etats-Unis et héritier de la fortune familiale disparaît lors d’une expédition en Nouvelle-Guinée.
2007 : Quatre jeunes américains, empli de rêve de gloire et d’argent, se lancent sur les traces du disparu dans l’espoir de le retrouver. Ce qu’il ne savent pas, c’est qu’ils vont s’aventurer sur une terre peuplée de cannibales…
Disons-le d’emblée : WELCOME TO THE JUNGLE est un poisson d’avril adressée aux amateurs de films d’horreur et d’aventure…ou du moins, c’est a espérer. Au-delà de la terrible déception, ce film est un attrape-cash, une insulte faite aux geeks, qui tente désespérément de voler un peu d’argent aux kids américains en mal de sensations fortes. Comment expliquer autrement ce ratage total, ce scandale qui fera date dans l’histoire du direct-to-dvd ? Tourné en caméra à l’épaule intra-diégétique (par les acteurs, procédé très à la mode en ce moment, entre CLOVERFIELD, REC et le futur DIARY OF THE DEAD de Romero), WELCOME TO THE JUNGLE est une version ultra-light de CANNIBAL HOLOCAUST et de toutes les bandes bis, sexe, gore et insoutenables italiennes des années 70/80. Ainsi, il ne reste rien à regarder. Il n’y a plus rien à voir dans ce film, dont les agaçants personnages déblatèrent pendant une heure avant qu’il ne se passe enfin quelque chose (sur une durée d’1H15, c’est long). Caractérisé comme des pantins de sous teen movie, ils ne trouvent rien de mieux que de boire tout en marchant dans la jungle. Alors oui, quand ils se font enfin massacrer, la joie du spectateur est grande car sa vengeance est enfin là. Enfin, presque, car pour ce qui est du gore, l’amateur repassera : quelques membres arrachés filmés de nuit au caméscope tremblotant, une ou deux flaques de sang. Une seule image forte destinée à traumatiser les kids : l’une des héroïnes pendant nue, embrochée par la bouche. On est loin de l’indigène empalée de CANNIBAL HOLOCAUST ou même des tous derniers films de cannibales de feu Bruno Mattei (qui lui, s’il était le plus souvent mauvais cinéaste, n’a jamais été cynique avec le spectateur même si le snuff animalier inclus dans ses œuvres est tout simplement inacceptable).
Bref, pendant presque toute la durée du métrage, les quatre protagonistes se comportent comme dans un AMERICAN PIE de troisième zone (jamais drôle), règlent des problèmes qui auraient très bien pu leur arriver sur un campus et finissent par se faire dévorer hors-champ.
Gale Ann Hurd à la production, Hensleigh au scénario et à la réalisation pour aboutir à ce WELCOME TO THE JUNGLE donne une furieuse envie de hurler.
