Un texte signé Frédéric Pizzoferrato

USA - 1939 - Ford Beebe, Saul A. Goodkind
Interprètes : Buster Crabbe, Constance Moore, Jackie Moran, Anthony Warde

retrospective

Buck Rogers

Le personnage de Buck Rogers, créé par Philip Francis Nowlan, apparait pour la première fois en 1928 dans les pages du célèbre magazine « Amazing Stories ». Peu après, ses aventures sont adaptées sous forme de bandes dessinées. En 1939, un serial est également produit suite au succès du très similaire FLASH GORDON. Les producteurs de BUCK ROGERS iront d’ailleurs jusqu’à reprendre l’acteur emblématique Buster Crabe, qui venait de camper le footballeur sauveur du monde Flash Gordon, pour leur propre version. Pour économiser sur un budget restreint, le serial réutilise également des séquences truquées de la comédie musicale science-fictionnelle JUST IMAGINE et des décors et costumes de FLASH GORDON’s TRIP TO MARS, ce qui accentue encore la parenté entre les deux films aux intrigues quasiment interchangeables.

Deux aventuriers, Buck Rogers et son comparse Buddy Wade, se retrouvent coincés dans une tempête de neige en plein Pôle Nord. Heureusement, ils disposent d’un gaz expérimental, le Nirvano, capable de les maintenir en vie, en animation suspendue, jusqu’à l’arrivée des secours. Le plan fonctionne mais les sauveteurs ne les découvrent, par hasard, que cinq siècles plus tard. Dans ce terrifiant futur, le monde vit sous la coupe de l’infâme dictateur Killer Kane et de ses terribles séides. La résistance est cependant menée par le docteur Huer et le général Kragg, retranchés dans une cité cachées sous les montagnes. Bien sûr, Buck et Buddy rejoignent immédiatement le camp des héros et décident de quémander l’aide des Saturniens, dirigés par Aldar, le Prince Tallen et le Conseil des Sages. Mais Killer Kane a noyauté l’organisation politique de Saturne et Buck aura fort à faire pour convaincre ses habitants de l’aider à renverser le despote.

Si BUCK ROGERS servit d’inspirateur évident à la monumentale saga de George Lucas (qui lui emprunte, notamment, son célébrissime générique défilant), s’enquiller les douze chapitres de ce serial demande, aujourd’hui, une bonne dose d’abnégation. Plus que les effets spéciaux antédiluviens (les fusées cracheuses d’étincelles étant, sans doute, les plus ringardes) c’est surtout l’aspect routinier des épisodes qui frappe les esprits, surtout lorsqu’ils sont visionnés à la suite. Pratiquement chaque segment montre, en effet, Buck Rogers tenter une manœuvre risquée avant d’être capturé. Son évasion, les armées du terrible Killer Kane à ses basques, annonce la fin de l’épisode et l’inévitable « cliffhanger » qui laisse le héros en fâcheuse posture, du moins jusque la suite où notre aventurier des étoiles survit de manière miraculeuse pour poursuivre la lutte contre la tyrannie. Il faut donc beaucoup de naïveté ou de nostalgique pour se laisser emporter par cette grande aventure spatiale à présent affreusement datée mais qui possède encore, heureusement, une certaine fougue dans ses improbables péripéties.

A noter que le serial original ressorti à trois reprises dans des versions éditées sous forme de long-métrage : tout d’abord en 1953 sous le titre PLANET OUTLAWS puis en 1965 dans une version destinée aux petits écrans (DESTINATION SATURN) et, enfin, en 1977, sous le titre de BUCK ROGERS afin de profiter de la popularité de LA GUERRE DES ETOILES.


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- Article rédigé par : Frédéric Pizzoferrato

- Ses films préférés : Edward aux Mains d’Argent, Rocky Horror Picture Show, Le Seigneur des Anneaux, Evil Dead, The Killer


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