Un texte signé Stéphane Pretceille

USA - 2009 - Ti West
Interprètes : Alexander Isaiah Thomas, Michael Bowen, Rider Strong

review

Cabin Fever 2: Spring Fever

CABIN FEVER s’était fait remarquer par la critique pour sa mise en scène et l’originalité de son sujet tout en jouant intelligemment avec les stéréotypes du genre. Son réalisateur, Eli Roth a ensuite confirmé l’essai avec le surprenant HOSTEL produit par Quentin Tarantino.
Fort de ce modeste succès et du potentiel de l’histoire, une suite a donc été mise en route.
Ce CABIN FEVER numéro deux démarre sur le dénouement du premier. La bactérie contaminante s’est répandue dans les cours d’eau de la forêt qui a connu la précédente tragédie gore. Cette eau est traitée par une société locale qui la distribue ensuite dans des bouteilles. Le décor de ce nouveau chapitre est planté dans un lycée où nombre d’étudiants ne se désaltèrent qu’avec cette même eau. La vitesse à laquelle l’épidémie va se répandre atteindra son paroxysme lors du sempiternel bal du lycée de fin d’année, transformant la fête en geyser de sang.

L’histoire tourne autour de deux lycéens. L’un joue le rôle du faire-valoir, le comique un peu « trash », décalé. L’autre, le héros mésestimé et amoureux malheureux de la fille considérée comme la plus sexy et la plus populaire parce que sortant avec son équivalent masculin, est particulièrement banal. Le réalisateur parvient malgré tout à maintenir l’intérêt du spectateur. Car au-delà de ce canevas usé jusqu’à la corde, Ti West réussit quelques scènes dont le gore le dispute à de vilains problèmes dermatologiques. En effet, les dégâts physiques causés par la bactérie finissent systématiquement par une explosion sanguinolente. Dans cette ambiance plus potache que terrifiante, le metteur en scène a su injecter une dose d’érotisme dont les effets sont aussitôt neutralisés par un eczéma repoussant. Cette combinaison entre le charnel et les ravages de la bactérie provoque un effet insolite, perturbant. A titre d’exemple, la fellation réalisée par une lycéenne aux lèvres déjà marquées par des pustules bien répugnantes est assez inconfortable. Quant à cette scène aquatique entre une jeune fille obèse et un étalon dans une piscine, le réalisateur démontre un certain courage et beaucoup d’humour pour filmer cet ébat sanglant improbable.

Tout le film est traversé par un humour de second degré, parfois assez drôle, parfois moins, notamment à travers le shérif du patelin particulièrement gratiné dans le registre demeuré. La contamination progressive du lycée durant la première heure est sans doute ce qu’il y a de plus réussi. L’explosion sanguinolente finale est assez décevante, même s’il est évident à travers la mise en scène que le réalisateur a dû visionner maintes fois le carnage final orchestré par Carrie du film éponyme de Brian de Palma. Le spectateur se doute fortement de l’arrivée d’un torrent de sang, ainsi l’effet de surprise ne fonctionne pas du tout. D’autant plus que les inévitables militaires s’incrustent dans le film pour mettre en quarantaine le lycée, n’hésitant pas à supprimer quiconque déciderait de s’en échapper. Néanmoins, malgré ces stéréotypes et une totale absence d’originalité, le film se consomme jusqu’au bout sans aucun déplaisir.


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- Article rédigé par : Stéphane Pretceille

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